Le GRR, Groupe de Réflexion Rurale (argentine)

Le GRR (Groupe de Réflexion Rurale), formé dans la dernière décennie du XX ème Siècle, constitue un espace de dialogue et de débat multidisciplinaire et pluraliste sur la problématique rurale et ses relations avec la société globale. Dans une perspective écologiste et contestataire, le Groupe se manifeste contre le Modèle Agricole imposé en Argentine, basé sur l’exportation de matières premières (commodities) fourragères élaborées à partir de sojas et de maïs transgéniques.

En conservant sa rigueur initiale dans le débat, le GRR s’est progressivement transformé en un groupe activiste et de pensée fortement critique, en adoptant le rôle de dynamique de divers réseaux et d’espaces de gestion qui sont apparus comme des réponses à la crise accélérée qu’a vécue notre pays depuis la fin des années 90, et dont les antécédents remontent à la dictature militaire des années 70.

Le GRR a comme un de ses principaux objectifs de contribuer à la prise de conscience par les différents acteurs sociaux, de la situation de catastrophique que nous vivons et de la nécessité de modifier les conduites et les habitudes de pensée et l’action politique existante, ce qui implique d’introduire dans l’agenda politique les sujets propres du milieu rural et la possibilité de visualiser les espaces organisationnels sociaux qui apparaissent, comme des lieux d’innovation, de créativité et de l’enracinement à la terre.

Le GRR manifeste aussi une attitude radicalement critique face aux politiques et aux programmes sociaux d’aide de l’État, y compris aux divers « plans de potagers » pour l’autosubsistance inspirés en son temps par la Banque Interaméricaine de Développement (BID), comme une prétendue tentative de solution au problème de la faim et à la malnutrition qui affecte aujourd’hui presque la moitié de la population argentine. Ces « plans « existent en vérité pour soutenir le système de privatisation de l’Etat et l’installation de mécanismes de dépendance en général et aux chômeurs en particulier.

Au lieu de cela, le GRR propose le remaniement démographique du territoire et la revitalisation des villages qui, suite à l’expulsion de population rurale causée par le modèle en vigueur, vont disparaître. La proposition est fondée sur les concepts de souveraineté alimentaire, en essayant de promouvoir des développements locaux avec des marchés formels et non formels de petits producteurs, qui proposent la récupération de semences comme stratégie pour dépasser le contrôle qu’exercent les multinationales sur notre agriculture.

Sur le plan international le GRR a dénoncé avec force l’alignement de notre pays aux politiques des Etats-Unis et le sale travail en faveur des entreprises de Biotechnologie développé pendant les dernières années par la Chancellerie dans tous les Forums internationaux. Nous proposons des changements radicaux dans la politique extérieure qui impliquent l’éradication des nombreux « officiels » et « lobbistes » des entreprises au Ministère des Relations Extérieures. Nous proposons des politiques d’unité avec nos frères du Brésil, non seulement sur l’aspect commercial et culturel, mais aussi dans le traitement de la Dette Externe et dans les manières de faire face à la menace de l’ALCA.

De même nous croyons suicidaire la position argentine réitérée de confrontation avec ses marchés acheteurs traditionnels et soutenons la nécessité de décider des politiques avec l’Union Européenne en ce qui concerne les nouvelles demandes de qualité de nos exportations.

Plus encore, nous considérions que ces politiques que nous proposons devraient ouvrir les chemins à un plus grand rapprochement et une collaboration solidaire dans la construction de nouvelles relations internationales et dans le but de créer un système global plus juste et vivable.