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13 mars 2015


Un lien universitaire à travers de l’océan

Coopération universitaire renforcée entre l’Argentine et la France

 

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Les deux pays vont signer ce mois un accord de reconnaissance mutuelle des diplômes pour faciliter l’échange d’étudiants. La collaboration s’accroit dans des sciences appliquées par rapport aux sciences humaines.

Les étudiants argentins qui suivent en France des licences, masters ou doctorats, sont 827 selon les chiffres officiels de 2014. En fait, la France est la quatrième destination choisie par les étudiants argentins qui décident d’étudier à l’étranger, derrière l’Espagne, les États-Unis et le Brésil. De leur coté il y avait environ 600 jeunes français suivant des études supérieures en Argentine. « Rares sont les pays ayant Autant de réciprocité dans les relations universitaires et scientifiques », soulignent Dominique Bordes et Vincent Lepage, en charge du développement de l’Éducation supérieure au ministère des affaires étrangères.

La coopération universitaire entre les deux pays a une longue tradition et aujourd’hui elle va de l’échange d’étudiants – mais aussi d’enseignants et de chercheurs à partir de divers programmes cofinancés de bourses -, jusqu’aux doubles diplômes dans différentes disciplines et de nombreux projets conjoints, reposant sur un réseau institutionnel formé par les organismes des deux États, universités et de centres de recherche. Ce lien va se développer, comme espèrent les autorités de l’un et l’autre pays, grâce à un accord de reconnaissance mutuelle de diplômes universitaires, produit d’un travail ardu technique. La signature de l’accord est prévue pour la fin de ce de ce mois, lors d’une rencontre des recteurs et des présidents d’universités à Rosario .

« C’est un accord cadre qui va définir des facilités de mobilité, après avoir établi des correspondances plus claires entre les diplômes délivrés par les deux systèmes universitaires.Cela va être une grande aide pour les étudiants qui veulent se former dans des universités de l’autre pays et aussi pour les institutions », explique Nicolas Marquès, au sein du Ministère français de l’Éducation. Pour le moment, la reconnaissance ne touchera pas l’exercice professionnel, mais se limitera au champ universitaire.

La coopération universitaire et scientifique entre les deux pays se trouve facilitée par les affinités entre leurs systèmes éducatifs, et la présence de l’université publique dans l’enseignement supérieur « Nous avons une conception très similaire de l’éducation publique, laïque, et de la co gouvernance de l’université », explique l’ambassadrice argentine Marie del Carmen Squeff à Pagina 12.

La tradition de la pensée française apparaît toujours plus facilement associée aux sciences sociales et humaines pour les intellectuels et le monde universitaire argentin. Si cela prédomine toujours, la coopération universitaire entre l’Argentine et la France a commencé à promouvoir un autre pôle, celui des sciences appliquées et les formations d’ingénieurs.

Selon les données du Ministère français d’Éducation, pour 2013, 49% des étudiants argentins en France suivaient des cursus de sciences humaines, sociales, lettres et langues ; 19 % avait choisi les sciences et formations d’ingénieurs ; 18 % droit et sciences politiques ; 7 % médecine, pharmacie, odontologie, et près de 7% sciences économiques et administration. Mais au cours des deux dernières années cela a commencé à changer. Selon une étude menée par le ministère des Affaires étrangères français, 50% des jeunes qui sont arrivés entre 2013 et 2014 sont venus pour suivre des cursus de sciences et ingénieurs. Seulement 27 % sciences humaines et sociales et 18% économie et administration.

Le changement est le résultat d’une rencontre entre deux facteurs. D’un côté, la nécessité argentine de développer la formation des ingénieurs et des professionnels capables d’améliorer l’infrastructure nationale – il y a divers instruments pour promouvoir les carrières stratégiques pour le développement du pays, et il y a un plan spécifique pour les ingénieurs–. Et, d’un autre côté, l’intérêt français d’augmenter la qualité de ses cursus grâce à des périodes de formation à l’étranger, à des fins pédagogiques et mais aussi d’intégration culturelle. Cette confluence de besoins et d’intérêts s’est traduite dans le programme bilatéral Arfitec, qui pousse des projets conjoints de groupes d’universités de chaque pays, et dans le cadre duquel l’année dernière ont voyagé 180 étudiants argentins et 229 français. Les bourses financées par l’Argentine grâce au programme Becar, ont profité cette année à 80 élèves ingénieurs en cursus post-diplômes en France.

« Les échanges d’étudiants avec d’autres pays sont rarement aussi équilibrés dans la quantité d’étudiants et la qualité de l’enseignement. Dans ce cas, les deux parties reconnaissent la qualité de l’autre et ce qui s’enrichit, c’est la formation des étudiants », explique le professeur Jacques Gelas, délégué de la Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs, à Pagina 12

El detalle de los programas

Près de 350 accords de mobilité et 31 expériences de double diplôme, qui englobent plus de 60 instituts d’éducation supérieure et de recherche scientifique, structurent la coopération universitaire entre l’Argentine et la France. Les programmes principaux soutenus par les deux états conjointement sont :

Le programme DES ÉCHOS, pour les projets partagés entre des universités et des centres de recherche qui prévoient un échange d’hommes de science.

Le programme Bernard Houssay, pour la mobilité postdoctorale à travers des bourses pour des séjours de chercheurs dans des projets d’organismes des deux pays.

Un programme Argentine France Ingénierie Technologie (Arfitec), pour former des réseaux institutionnels qui favorisent la mobilité d’élèves, d’enseignants et d’enquêteurs.

Le programme Argentine France Agriculture (Arfagri), nouvelle initiative similaire à Arfitec, mais dirigée vers l’agronomie, l’agroalimentaire et les vétérinaires.

Simultanément, fonctionnent les programmes de la coopération que chaque pays soutient de façon unilatérale :

La France finance le programme Saint-Exupéry (attribution de bourse pour que des diplômés de l’université publique argentine suivent des 3eme cycles dans des universités françaises) ; le Prefalc (programme pour la formation dans des masters, dispensés en Amérique latine et aux Caraïbes) ; et les centres franco-argentins dans les universités de Buenos Aires, de Cordoba et Cuyo.

De son côté, l’Argentine dispose du programme Becar, qui soutient la formation en dehors du pays de diplômés argentins consacrés à la science, à la technologie et à l’innovation productive dans des domaines stratégiques ; et soutient aussi un programme de mobilité enseignante qui fonctionne à la Maison de l’Argentine de Paris, pour améliorer la qualité de l’enseignement universitaire.

La cuestión del idioma

L’une des limites à la présence d’étudiants argentins en France est la langue. En fait, dans la majorité des écoles publiques argentines la langue étrangère dominante est l’anglais, donc finalement la domination du français est concentrée dans des classes sociales ayant la possibilité de payer des cours de langues, ce qui entretient les différences évidentes socio-économiques à l’heure d’accéder à l’enseignement supérieur à l’étranger. « Nous savons que c’est quelque chose qui peut éloigner beaucoup d’étudiants. Mais aussi dans les universités françaises nous avons plus de 800 programmes qui peuvent être suivis en anglais – explique Olivier Chiche Portiche, de Campus France–. Après, quand ils vivront ici, naturellement ils vont apprendre le français. » Comme l’a expliqué Bertrand Commelin, directeur du Centre International d’Études Pédagogiques (CIEP), chaque année il y a 5 000 candidats argentins aux examens de langue française que le CIEP organise, sur un total 154 000 candidats dont 50 000 viennent de l’Amérique Latine.

El Correo d’après Página 12. Buenos Aires, le 10 mars 2015.

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