Carlos Menem laisse planer l’idée qu’il pourrait renoncer à participer au scrutin de ballottage, alors que les sondages s’avèrent catastrophiques. On ne sait pas quand il va officialiser son abandon, peut être juste la veille des élections. Les rumeurs enflent, même si l’intéressé a dans un premier temps démenti.
Une lettre attribuée à M. Menem, dans laquelle il annonce qu’il ne se présentera pas au scrutin de dimanche, a circulé mardi dans les milieux journalistiques, mais l’authenticité de ce document a été contestée. Menem s’est adressé hier a quelques partisans : "Frères et soeurs, soyez assurés que je ne vais pas vous tromper. Rentrez tranquillement dans vos maisons et il y aura du nouveau demain", a-t-il a t-il déclaré.
Le danger de ce renoncement est évident. Menem évite ainsi sa « mort » politique et surtout il prive d’une vraie légitimité un président élu faute de rival. D’emblée, cela sera un facteur destabilisant pour le président élu.
En cas d’abandon de M. Menem avant le scrutin de dimanche, M. Kirchner serait automatiquement élu président de la République argentine. Mais il serait un président mal élu, alors qu’un deuxième tour lui offrirait un triomphe susceptible de déboucher sur une recomposition à sa main de la scène politique argentine.
Menem en se maintenant « intact » protège son réseau d’élus en vue des élections locales et provinciales.
E.L.
El Correo 9 septembre 2003