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14 janvier 2011

Halte au massacre des reptiles protégés pour les « besoins » du luxe Gucci, Hermès, Cartier, etc

 

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La Suisse est le pays au monde commercialisant le plus de produits confectionnés à partir d’animaux d’espèces protégées. Rien que l’industrie horlogère importe annuellement plus d’un million de bracelets en cuir d’espèces reptiliennes menacées.

Sufrirá sin límites para terminar en la correa de un reloj

La branche de luxe et sa clientèle mondaine semblent indifférentes aux tortures que doivent subir les animaux afin de finir en accessoire. L’émission « Rundschau » (en allemand) montre comment des varans malais ont les pattes ficelées dans le dos et sont ainsi confinés des jours entiers dans des sacs, jusqu’à ce qu’ils soient tués à coups de marteau sur la tête. Beaucoup d’animaux survivent toutefois à ces lourdes blessures et sont alors pelés vifs. Avant qu’on ne leur arrache la peau, les serpents sont suspendus à des crochets par la mâchoire supérieure et sont remplis d’eau à l’aide d’un tuyau enfoncé dans leur gorge. Il est facilement reconnaissable aux mouvements des animaux que ceux-ci sont encore vivants pendant tout le processus.

Ce qui est choquant en visionnant ce document est que la plupart des entreprises critiquées n’ont pas de réaction appropriée : dans l’interview avec Jean-Daniel Pasche, le président de la Fédération de l’Industrie Horlogère Suisse, celui-ci explique par exemple que la question de la protection des animaux n’avait jusqu’à présent pas été abordée au sein de l’entreprise et qu’il ne pouvait donc pas s’exprimer sur le sujet.

Le sujet de la protection animale est cependant particulièrement urgent. Les « chasseurs de sauriens » ressentent déjà très fortement les conséquences de cette chasse aux reptiles démesurée : la raréfaction alarmante de ces animaux. L’Indonésie exporte en effet à elle seule 400 000 peaux de varans malais annuellement. Les quotas de capture sont fixés par les pays eux-mêmes, sans fondement scientifique à l’appui. Ainsi le quota pour les pythons réticulés est de 157 000 exemplaires par an. Le quota d’exportation est de surcroît largement dépassé, comme peut le prouver l’ONG Traffic, qui enquête sur le commerce d’animaux protégés. L’Indonésie trafique notamment des peaux non tannées vers la Malaisie, où des licences d’exportations sont achetées et les quotas de capture comptabilisés pour la Malaisie.

Les références doivent de toute façon être considérées avec précaution. En Suisse le commerce des espèces animales protégées est également soumis à des licences.

Mais une partie des documents correspondants pour les pythons réticulés en provenance d’Indonésie, y portent le sigle « élevage », bien que ces élevages n’existent pas. Interpelée sur ce sujet, l’administration fédérale suisse répond qu’elle relaie l’information et qu’elle attire l’attention de CITES (The Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora), l’organisme central pour les questions de licences d’exportations, sur ce disfonctionnement.

Jusqu’à présent, seule l’entreprise horlogère Swatch a immédiatement réagi à cette documentation. Le chef d’entreprise Nick Hayeck Jr. raye les produits d’origine douteuse de sa gamme – sans toutefois renoncer aux bracelets en cuir d’alligator provenant d’élevages étasuniens. Swatch souhaite par ailleurs également contrôler les sources d’approvisionnement.

L’entreprise Gucci dispose de sa propre tannerie pour les peaux importées, mais ne s’est cependant pas prononcée jusqu’à présent. Hermès et Cartier attirent l’attention sur le fait que le commerce se déroule conformément aux lois en vigueur. Bally prétend que le cuir travaillé de python réticulé provient d’élevages indonésiens qui, selon l’administration suisse, n’existent pas.

Sauvons la Forêt invite la branche de la mode et la Fédération de l’Industrie Horlogère suisse, à ne plus importer de cuir provenant d’animaux d’espèces protégées. Les méthodes de capture et de travail sont cruelles et doivent être considérées comme des tortures animales. Ce commerce représente de plus un grand danger pour la diversité animale et la biodiversité des forêts tropicales.

Lien sur le reportage Rundschau
(en allemand, mais les images sont plus que suffisantes)

***
Envoyez une lettre de protestation para courrier électronique, dont voici le modèle, à :

 Gucci : guccigroup@brunswickgroup.com

 Hermès : lesailes.ch@hermes.com

 Cartier : Cartier-ch.internet@cartier.com - [Relation.clientele@cartier.com]

 Bally : receptionCaslano@bally.ch - fciapparelli@bally.ch

Chers Mesdames et Messieurs,

Le documentaire de l’émission Rundschau sur la chaine de télévision suisse Schweizer Fernsehen sur les pratiques de capture et de travail du cuir exotique reptilien est profondément choquant. En tant qu’entreprises commercialisant ces produits, vous acceptez la torture animale, le trafic et la menace de la biodiversité de nos forêts tropicales pour des accessoires de mode.

Les informations divulguées devraient représenter pour vous des arguments suffisants pour non seulement contrôler plus étroitement les agissements de vos fournisseurs, mais aussi pour changer fondamentalement votre gamme de produits. Il n’y a aucune « conformité à la loi », comme ont pourtant prétendu, par exemple, Hermès et Cartier. En effet, il n’existe pas d’élevages de pythons en Indonésie, de même que les quotas de capture ne sont pas respectés, étant trop facilement contournés (notamment par du trafic de peaux non tannées vers des pays voisins). Ces quotas ne peuvent en outre pas être pris aux sérieux, étant donné qu’ils sont souvent privés de tout fondement scientifique. Tant qu’ils ne porteront pas sur une réelle protection de la faune sauvage, il ne pourra pas y avoir de quotas fiables qui n’affectent pas l’écosystème.

Pour ces raisons je vous invite à changer votre politique de production. Mettez fin à la torture animale et à l’importation de reptiles d’espèces protégées. La biodiversité mondiale est en danger.

Sincèrement,

(Pays et date)

Sauvons la Forêt, le 26 octobre 2010.

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