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2 mai 2005

L’intégrisme catholique en Argentine :
La Cité catholique

 

Argentine au jour le jour

L’Argentine est le seul pays où il y a eu une mission militaire française permanente pendant 20 ans. Aux Etats-Unis, les militaires français ne sont restés que deux ou trois ans. Au Brésil, ils ont donné des cours ponctuellement à Manaus, capital de l’Etat Amazonas. Ce n’est pas un pur hasard si les militaires français sont restés en Argentine pendant 20 ans sans discontinuer. Il y a eu des liens entre l’extrême droite française et l’Argentine depuis les années 1930.

« L’intégrisme catholique français a joué un rôle très important dans l’exportation de la doctrine française, en lui fournissant une base idéologique, notamment par le biais de l’ainsi dénommée « Cité catholique ». Celle-ci fut créée par Jean Ousset, un ex-secrétaire de Charles Maurras, qui a été l’un des leaders de l’extrême droite en France. La Cité éditait une revue, Le Verbe, qui a eu beaucoup d’influence sur les militaires durant la guerre d’Algérie, notamment pour justifier l’utilisation de la torture.

A la fin des années 1950, la Cité catholique [courant catholique intégriste] s’est installée en Argentine sous le même nom, et avec la même revue. Elle organise des cellules à l’intérieur de l’armée argentine et connaît un développement important pendant le gouvernement du général Onganía, en 1969.

Le personnage clé de cette organisation est le père Georges Grasset, qui a été le confesseur personnel de Videla, et qui vit encore en Argentine. Guide spirituel de l’OAS (l’organisation de l’armée secrète) qui, avec ses Commandos Delta (Escadrons de la Mort) a essayé d’empêcher par les armes l’indépendance de l’Algérie. Dans l’Armée Argentine, il existait un courant ultra-catholique intégriste, qui explique pourquoi l’influence des Français a été si importante.

Lorsqu’il vient à Buenos Aires - Grasset vit dans la Rue Tucuman n°1561, 4e étage, appartement 37 - il entretient des liens avec la congrégation de Monseigneur Lefebvre, un évêque intégriste français qui a depuis été excommunié par le Vatican [Il est décédé en 1991 - né en 1905 ; la Congrégation a toujours son centre à Ecône, en Valais-Suisse, sous le nom de Fraternité sacerdotale Saint Pie X].

Cette congrégation possède quatre monastères en Argentine, la principale à La Reja. Lorsque je suis allée à La Reja, j’ai parlé avec un curé français qui m’a dit : « Pour sauver l’âme d’un curé communiste, il faut le tuer ». C’est là que j’ai rencontré Luis Roldan, ex-sous secrétaire du Culte sous Menem [président de l’Argentine entre 1989 et 1999]. Il m’a été présenté par Dominique Lagneau, le curé directeur du monastère, comme étant « Monsieur Cité catholique en Argentine ».

L’influence française a été théorique, technique et idéologique. Bruno Genta et Juan Carlos Goyeneche représentent cette idéologie, partagée par les officiers qui allaient prendre le pouvoir en Argentine 20 ans plus tard. Le coup militaire de 76 est le fruit d’une lente préparation qui a débuté dans les années 1950."


Complement d’El Correo :

Jean Ousset et la Cité Catholique
Message de Xavier couvert, 29-07-2002.

Jean Ousset est le fondateur de la « Cité Catholique » juste après la Guerre. Son patron spirituel était le Père Vallet, père jésuite espagnol qui a adapté les Exercices Spirituels de Saint Ignace au temps modernes, c’est à dire en les prêchant en 5 jours. Il est l’auteur d’un maximum de livres de formation doctrinale, le premier (l’une des « Bibles » du XXème Siècle) étant Pour Qu’Il Règne (le PQR), puis le Marxisme Léninisme, devenu ensuite Marxisme et Révolution, la Famille, l’Amour Humain, A la Découverte du Beau, les Fondements de la Cité, Les Corps Intermédiaires, Patries Nations Etats, le Libéralisme, la Mission politique des laïcs, etc... (*)

Il est le pionnier en France de la Doctrine Sociale de l’Eglise, totalement méconnue à cause du Cléricalisme tout puissant dans notre pays. La Cité Catholique s’est transformée ensuite en Office International des Œuvres de Formation Civique... puis en ICTUS, enfin en Centre de Formation (49, Rue des Renaudes à Paris 17ème). Il est aussi à l’origine de toute une série de groupes qui représentent la majorité des corps sociaux : l’Action Familiale et Scolaire, le Centre d’Etudes des Entreprises, l’Actualité Rurale, le SICLER (pour la formation et l’action des élus locaux, son animateur actuel, le fils du fondateur Michel de Penfentenyo, est passé aux Infos il y a quelques mois), etc... (j’en oublie beaucoup).

Dans les années 70, les Congrès de Lausanne rassemblaient plusieurs milliers de personnes chaque année. C’était le plus important Congrès annuel en Europe. Nous y retrouvions, outre les permanents de l’Office, de multiples personnalités, de Jean Madiran à Marcel de Corte, Jean Daujat, Gustave Thibon, Marcel Clément, le Professeur Jérôme Lejeune, et beaucoup d’autres. Nous y rencontrions des personnalités exceptionnelles comme Amine Gemayel ou Arcady Stolypine. Sa revue s’appelait VERBE au début, puis PERMANENCES.

L’originalité de Jean Ousset, c’est sa conception doctrinale de l’Action politique (son livre l’Action :

« Pour agir, il faut d’abord avoir acquis une excellente formation. L’action politique se fait par la conviction des intelligences et des cœurs.

Mon maître ès action est aussi Jean Ousset : L’ACTION. Seul penseur de l’Action, qui avait toute la faveur de Charles Maurras, dans sa jeunesse, et qui travaillait avec les Exercices Spirituels de Saint Ignace à Chabeuil (le Père Vallet).

L’action se fait « feuille par feuille », comme lorsque nous mangeons un artichaut, personne par personne, jusqu’au cœur de l’artichaut, et si certains sont capables d’aller beaucoup plus loin au cœur de notre artichaut, et bien tant mieux ! C’est ce qu’a fait Saint Rémi et ses évêques anti-conformistes de l’époque.

Chacun doit agir là où il est, en fonction de ses compétences, des talents que le Seigneur lui a donné.

Si vous voulez gagner la Guerre moderne, qui sera gagnée, c’est écrit dans la Bible, il faut savoir agir, et non pas s’agiter... Pas tout à fait la même chose. »

, fondée sur des petits groupes bien formés et capables ensuite d’agir dans leur milieu naturel. Il appelait cela « l’amitié au service du Vrai ».

Une multitude d’associations ou de d’initiatives (comme les immenses manifestations pour l’école libre par exemple en 1984, je crois) lui doivent sa méthode d’action. Etc...

Une jeune étudiante, Raphaëlle de Neuville, a fait sa thèse de Doctorat sur la Cité Catholique et Jean Ousset. Vous trouverez ce livre au Centre de Formation du 49, rue des Renaudes, à Paris. Jean Ousset est l’héritier des Catholiques Sociaux du XIXème siècle (Albert de Mun, La Tour du Pin, etc..) ainsi que de Maurras et de l’Action Française, comme tout bon jeune catholique de Droite de son époque.

Ses principaux ennemis, outre les Marxistes étaient surtout l’Eglise progressiste française, qui n’a jamais admis cette immixtion des laïcs dans leurs "paroisses", surtout après la condamnation de l’Action Française par Pie XI, qui a fait des dégâts considérables dans le monde catholique de l’époque, et dont l’Eglise de France ne s’est jamais vraiment remise.



(*)Bibliographie tirée de http://www.centredeformation.net/bi... et indiquée par le Lieutenant 9-12-2002 :
 Pour qu’Il règne, Jean Ousset.
Dieu est l’ordonnateur et le maître de la société comme de l’individu. Une société ne saurait se passer de Lui. Le rétablissement de l’ordre social chrétien. Les oppositions au règne social du Christ. La Révolution, unité d’esprit sous des formes et acteurs différents. Conditions et exigences du combat social chrétien.
 Les fondements de la Cité, Jean Ousset.
La société, moyen ou fin en soi ? Peut-on connaître les choses et les êtres au point d’affirmer l’existence d’une vérité ? La liberté de l’homme implique-t-elle l’absence de lois morales et sociales ? Une véritable action sociale et politique.
 L’action, Jean Ousset.
Les moyens d’une action politique soucieuse d’efficacité et de durabilité. Les hommes, les méthodes, les instruments, les circonstances.
 Le couple liberté-autorité, Jean Ousset.
Ces deux notions sont-elles contradictoires ? Question fondamentale, car selon les réponses, toutes les perspectives humaines peuvent changer, et avec elles, toute la morale et toues les idées sur le rôle de la société.
 Les arguments de notre espoir, Jean Ousset.
Recueil d’éditoriaux de Jean Ousset dans Permanences, à lire et à travailler en groupe. Thèmes abordés : crimes de pensée, crimes de fait - Lois du réel ou ordre naturel des choses - surnature ou anti-nature - combattre à la façon de Jésus-Christ - notre action.

(**)

Message de Xavier Couvert, 29-07-2002.

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