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Une nouvelle dimension mondiale de la crise économique et de l’inflation
Horizons et débats.
Paris, 29 janvier 2007, 7e année, N°4
La fuite hors du dollar des Etats-Unis ne s’observe pas seulement dans les pays pétroliers importants, mais aussi en République populaire de Chine, qui dispose de réserves d’un montant dépassant un billion de dollars.
Pour empêcher la conversion massive de ces réserves décisives, le chef de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, et le ministre des finances des Etats-Unis, Henry Paulson, se sont rendus personnellement à Pékin à la mi-décembre, accompagnés d’une délégation de haut rang. Mais les autorités chinoises leur ont opposé un refus, qu’elles ont justifié de la manière suivante:
1. Après que la Réserve fédérale a cessé de publier, à partir de mars dernier, sa statistique des variations de la masse monétaire M3, aucun expert ne peut plus estimer, dans le monde entier, combien de dollars sont générés.
2. Les Etats-Unis n’ont toujours pas de stratégie convaincante qui permette de réduire leur déficit budgétaire, voire de régler leurs dettes accumulées dans le monde. Visiblement, la «planche à billets» devra y pourvoir à l’avenir également. Pour cette raison notamment, le dollar a perdu beaucoup de sa valeur ces derniers mois, ce qui a réduit aussi la valeur des réserves chinoises libellées en dollars. Pékin entend se séparer d’une partie tout au moins de ces réserves avant que d’autres Etats n’y procèdent, ce dont la valeur du dollar pâtirait.
Des témoins ont rapporté que, après avoir pris connaissance de ces nouvelles, Bernanke a quitté la salle de séances pâle et déconcerté. Cette séance lui a confirmé qu’une partie considérable des réserves chinoises en dollars pourrait être liquidée à court ou à moyen terme. Certes, Pékin procédera avec circonspection afin de ne pas en souffrir soi-même. Il faut s’attendre à des conversions en euros, en yens et en francs suisses. Par ailleurs, Pékin pourrait acquérir en masse des métaux précieux par exemple, ainsi que des biens économiques et des armements de toutes sortes. Ces achats précisément devraient valoir aux entreprises américaines une conjoncture extraordinaire dans certains domaines, si bien que les suites fatales des liquidations pour les Etats-Unis seraient différées en une certaine mesure. Or la conséquence finale n’est rien moins que le risque d’un effondrement complet du dollar!
Il ne faut évidemment pas s’attendre ä ce que les autorités américaines observent sans réagir cette évolution périlleuse pour toute l’économie. Dans les milieux diplomatiques, on part de l’idée que Washington pourrait prier l’Arabie saoudite, par exemple, de ne plus livrer de pétrole à la Chine, ce qui toucherait Pékin fortement. Planifiant d’habitude à long terme, les stratèges chinois doivent avoir intégré cependant de tels scénarios dans leurs calculs. Ils sont visiblement parvenus à la conclusion que les flux pétroliers provenant d’Arabie saoudite ne tariraient guère. Pékin est en effet presque convaincu que l’Arabie ne serait pas disposée à prendre ces mesures sans contre-prestation. De nombreux experts prévoient, dans ce cas, que les Etats-Unis seraient «priés» de renoncer à leur soutien sans conditions à Israël. Or une telle condition n’est guère réalisable dans aux Etats-Unis actuellement.
D’autres connaisseurs de la communauté financière ont déjà souligné depuis longtemps qu’une fusion du dollar et de l’euro en dollar-euro pour échapper à la transformation précipitée des dettes américaines avait été discutée à un niveau international élevé. Grâce au cours du change correspondant, la zone dollar pourrait se débarrasser facilement de ses dettes. Cette solution nécessiterait la collaboration de la BRI (Banque des règlements internationaux), de la Banque mondiale (Wolfowitz!), du FMI et de quelques «conglomérats financiers privés».
Une autre possibilité serait de diviser le dollar en dollar intérieur et dollar extérieur. Ainsi, les habitants des Etats-Unis auraient le même pouvoir d’achat qu’auparavant, alors que ceux qui détiennent des dollars hors du pays, tels les Chinois, la Banque centrale européenne et la Banque nationale suisse, seraient les dindons de la farce. D’après ce scénario, le rapport serait de 1 à 5, de sorte que tout dollar extérieur ne vaudrait que 20 cents d’un dollar intérieur. Une telle transformation ne peut pas avoir lieu sans préparation ni bruits annexes. En effet, il s’agit d’une transformation écono-mique d’une ampleur inconsidérée qui se profile à l’horizon. Les caisses de pension ont effectué des placements importants en dollars et détiennent des actions - celles de banques par exemple - dont les cours devraient baisser à la suite de tels événements. Il y a donc lieu d’observer dans quelle direction souffle le vent. La rédaction recueille toute information avec la plus vive reconnaissance!
Source: Vertrauliche Mitteilungen n° 3701 du 16/1/2007.
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Par défaut de couverture, le dollar va s’effondrer. Des Etats, groupes d’entreprises, fonds de placement et particuliers fortunés en nombre croissant se débarrasseront de leurs dollars et provoqueront ainsi une crise de l’économie américaine tout d’abord, puis une crise de l’économie mondiale. Internationaler Hintergrundinfor-mationsdienst für Politik, -Wirtschaft und -Wehrwesen, janvier 2007. |
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Washington s’alarme cependant, car l’attaque monétaire des Chinois a lieu à un moment très défavorable. Le gouvernement agit comme dans une citadelle assiégée, et sa marge de manœuvre est dangereusement restreinte à tous égards. Pour l’instant, Bush, Cheney et leurs acolytes ne disposent d’aucun moyen pour s’opposer à Pékin. Un fonctionnaire du ministère de la défense s’est exprimé ainsi à ce sujet: «Si les Chinois déversent des milliards de dollars sur le marché pour provoquer l’effondrement de la monnaie américaine, ils peuvent rejeter de la scène mondiale les Etats-Unis, puissance militaire et économique, sans tirer un seul coup!» Un exemple classique des arts martiaux asiatiques: une victoire sans combat ... Internationaler Hintergrundinfor-mationsdienst für Politik, -Wirtschaft und -Wehrwesen, janvier 2007 |
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D’autres Etats réagissent à l’accroissement dépourvu de valeur de la monnaie des Etats-Unis et à l’embargo mis par la Réserve fédérale sur la statistique de la circulation monétaire en s’éloignant rapidement du dollar pour se tourner vers l’euro. C’est ainsi que Téhéran a commencé à convertir tout son commerce extérieur, comme le porte-parole du gouvernement iranien, Gholam Hossein Elham, l’a annoncé, du dollar en euro. L’Iran réagit ainsi aux pressions croissantes exercées par les Etats-Unis et aux difficultés commerciales qui en découlent, les Etats-Unis ayant atteint dans le cadre du «conflit nucléaire» que de nombreuses banques mettent un terme à leurs relations avec des clients iraniens. «Le gouvernement a enjoint à la banque centrale de remplacer le dollar par l’euro afin de limiter les problèmes des organes gouvernementaux relatifs au commerce international et aux crédits documentaires», a relevé Elham, le porte-parole du gouvernement. Internationaler Hintergrundinformationsdienst für Politik, Wirtschaft und Wehrwesen, janvier 2007. |