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31 janvier 2005

Procès d’Adolfo Scilingo : Il était une « machine à tuer » sous la dictature argentine

 

Un journaliste britannique, venu témoigner au procès de l’ex-militaire argentin Adolfo Scilingo, jugé à Madrid pour génocide, torture et terrorisme, a déclaré vendredi qu’une « machine à tuer » était en place en Argentine sous la junte (1976-1983).

Par l’Agence France-Presse
Madrid, le vendredi 28 janvier 2005

À l’issue de la deuxième semaine du procès de l’ex-capitaine de corvette, Robert Cox, ancien directeur du Buenos Aires Herald, qui a été le correspondant de journaux comme le Washington Post entre 1968 et 1979, a assuré qu’il s’agissait pour les militaires « de supprimer ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux ».

Cox, dont le journal a été un des rares à dénoncer les disparitions sous le régime militaire, a relevé qu’il a dû lui-même quitter le pays à la suite de menaces de plus en plus pressantes, et avait même été emprisonné pendant quelques jours. Il y avait à l’époque en Argentine « une situation schizophrénique, dans laquelle les gens voyaient, mais en même temps préféraient ne pas voir », a observé le journaliste.

« Les gens niaient ce qui se passait. Beaucoup acceptaient les disparitions. Il en a fallu du courage aux Mères » (de la Place de Mai), a-t-il relevé. Mais « la plupart des gens niaient ce qui était en train d’arriver ».

Cox a rappelé que certaines arrestations se faisaient en pleine lumière, de jour. Lui-même a vu un jour un camion entrer dans l’École de Mécanique de la Marine (ESMA) et quatre à six personnes en sortir, les mains sur la tête ».

L’ESMA, où Scilingo a été affecté de 1977 à 1978, a été l’un des principaux centres de détention et de torture de cette époque. Y passèrent 5000 des quelque 30 000 prisonniers et disparus sous le régime militaire.

Au total 6626 années de prison ont été requises contre Scilingo dont le procès reprendra mardi avec de nouveaux témoins.

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