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7 octobre 2006

Manifestation en Argentine pour le « premier disparu » de la démocratie

 

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre de Buenos Aires pour réclamer la vérité sur la « disparition » de Jorge Julio Lopez, témoin clé dans le procès d’un ancien policier de la dictature condamné à la prison à vie.

« Nous voulons la justice, nous voulons la vérité, nous voulons Julio », a lancé un des organisateurs de cette manifestation, depuis le podium installé Place de Mai, lieu emblématique du pouvoir argentin et des rassemblements populaires.

Cette manifestation, soutenue par le gouvernement du président Nestor Kirchner, répond à la mobilisation jeudi soir de groupes conservateurs, qui ont réclamé une amnistie en faveur des coupables de violations des droits de l’homme pendant la dictature.

« Qu’il n’y ait jamais plus d’impunité en Argentine mais de la mémoire », a déclaré le président Kirchner, quelques heures avant le début de cette manifestation. Le ministre de l’Intérieur Anibal Fernandez a de son côté fait savoir dès vendredi matin qu’il n’était pas question d’une amnistie pour les crimes de la dictature.

Après le retour à la démocratie en 1983, des lois d’amnistie avaient été votées en faveur des militaires et policiers coupables de violations des droits de l’homme, mais ces lois ont été abolies en 2003 avec l’arrivée au pouvoir de Nestor Kirchner, une décision confirmée l’an dernier par la cour suprême argentine.

Cette demande d’amnistie intervient après la condamnation le 19 septembre dernier de Miguel Etchecolatz, un ancien responsable policier pendant la dictature, pour crimes contre l’humanité. Cette condamnation est l’une des premières prononcées par la justice argentine depuis l’ablition des lois d’amnistie. La veille de ce verdict, Jorge Julio Lopez, 77 ans, était sorti de chez lui après avoir témoigné au procès d’Etchecolatz, pour ne plus jamais reparaître depuis.

Cette disparition fait écho aux 30.000 disparus de la dictature, selon le décompte des organisations de défense des droits de l’homme, pour la plupart enlevés avant d’être assassinés.

Elle a profondément choqué les familles de disparus et les organisations de défense des droits de l’homme, qui se sont fortement mobilisés pour le « retour en vie » de cet ancien maçon, détenu et torturé pendant la dictature.

Par l’Agence France-Presse
Buenos Aires, le vendredi 6 octobre 2006

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