Accueil > Notre Amérique > Frère Indigène > Le pétrole amazonien, un cadeau empoisonné pour les indiens d’Equateur
"A l’heure où s’enflamment les prix du brut, les richesses pétrolières de l’Amazonie font saliver les multinationales du secteur", constate L’Actualité. Le bimensuel québécois a réalisé un reportage dans la région amazonienne du centre de l’Equateur et s’est arrêté à Sarayaku : "On pourrait difficilement trouver plus isolé que ce paisible village autochtone niché aux abords du rio Bobonaza." Ses 2 000 habitants, des Indiens Quechuas, se retrouvent "assis bien malgré eux sur une nappe d’hydrocarbures" et craignent le pire.
"Les Indiens veulent à tout prix éviter la répétition du désastre environnemental survenu dans le nord de l’Oriente (la portion équatorienne de l’Amazonie), à quelques centaines de kilomètres de leur territoire", explique le magazine. En effet, au bout de vingt-cinq ans d’exploitation, la société pétrolière américaine Texaco (aujourd’hui fusionnée avec Chevron) a laissé se répandre dans la forêt 70 millions de litres de brut avant de partir, en 1992. "Fait peu connu, l’Oriente fournit davantage de pétrole aux Etats-Unis que l’Arabie Saoudite, premier pays producteur au monde !" affirme péremptoirement L’Actualité.
Les habitants de Sarayaku essaient de s’organiser pour lutter contre l’exploitation des richesses de leur sous-sol et mènent une campagne de résistance baptisée "Kaparic" ("cri du peuple", en quechua). Sur un ton grave, ils expliquent, dans les pages du bimensuel, que l’Equateur, un des pays les plus pauvres de l’hémisphère et qui a parié sur l’or noir, n’a récolté que "la destruction et la pollution." Mais, relève L’Actualité, "au ministère de l’Energie, Sarayaku est d’ores et déjà mieux connu sous le nom de Bloc 23 : une concession accordée à deux grandes sociétés pétrolières, l’américaine Burlington et l’argentine CGC".
Courrier International, 29 septembre 2004