Imperio
Antonio Negri et Michael Hardt

Dans un contexte d’irréversible mondialisation, à coté du marché mondial de la production, surgit une autre forme de souveraineté -L’Empire-. Cette souveraineté nouvelle, qui prend le pas sur la souveraineté des Etats Nations déclinante, s’exprime à travers des organismes nationaux ou supranationaux unis dans une même logique, que les auteurs appellent L’Empire.

Cet Empire ne s’appuie pas sur des frontières physiques, c’est un appareil décentralisé, déterritorialisé, de gouvernement dans un espace aux frontières mouvantes et ouvertes. On ne peut plus dès lors parler des trois mondes jusque là connus. Le concept d’empire a été retenu car justement il est caractérisé par l’absence de frontières. Aucune limite territoriale borne le fonctionnement de cet Empire, qui dispose selon les auteurs, d’énormes pouvoirs d’oppression et de destruction. Aussi, est-il nécessaire que les forces mondiales qui contestent l’Empire et qui permettraient une société de substitution ne soient pas limitées à une région géographique.

Les auteurs ont privilégié une approche interdisciplinaire - historique, philosophique politique, culturelle…- que justifie cette absence de frontières. Le livre s’articule autour de plusieurs thématiques. Il introduit la problématique générale de l’Empire, puis expose l’histoire du passage de l’impérialisme à l’Empire, tout d’abord du point de vue de l’histoire des idées, puis du point de vue de la production. C’est en effet dans le monde de la production que peuvent naître les résistances et les solutions au pouvoir de l’Empire. L’ouvrage décrypte ensuite le passage de l’impérialisme des sociétés modernes à l’Empire de la société postmoderne. Enfin, il analyse le monde postmoderne qu’est celui de l ’Empire, avant d ’aborder dans une dernière séquence les solutions de remplacement, qui permettent d’amorcer un mouvement qui dépasse l’Empire. E.L.