On attend plus de 80 000 personnes ce dimanche lors de la grande marche organisée en faveur de la défense de l’environnement, la plus grande mobilisation de l’Argentine sur ce thème, beaucoup de gens ont fait le déplacement depuis Buenos Aires. Le dossier sur les deux usines à papier qui doivent être construites à Fray Bentos à la frontière Uruguay-Argentine, prend avec cette manifestation nationale une nouvelle tournure. Les autorités urugayennes ont annoncé qu’aucune traversée du pont par les piétons ne serait autorisée aujourd’hui, et ont mis en place un fort dispositif de sécurité à la frontière.
Depuis des semaines, les relations entre les deux gouvernements se sont tendues sur cette question, alors que des études complémentaires sur les conséquences en terme de pollution ont été demandées, et les travaux de construction ont été suspendus. De son coté, hier encore, le président urugayen Tabaré Vázquez en visite au Mexique a rappelé qu’il n’y aura pas de "marche arrière" sur la construction des usines en question et qu’il ne permettra aucune ingérence concernant ce qu’il y a de bien à faire pour la santé et la préservation de l’environnement dans son pays. Pour sa part, le vice-président argentin Daniel Scioli, a rappelé la proposition de Néstor Kirchner de réunir le 5 mai prochain à Gualeguaychú les quelque 24 gouverneurs, affirmant ainsi que cette cause doit unir tous les argentins et générer une prise de conscience sur ce que signifie la protection du patrimoine environnemental. Car, au-delà du cas des usines à papier , si les mouvements pro-environnement convergent aujourd’hui vers Gualeguaychú de tout le pays, c’est bien que cette question de la défense de l’environnement devient de plus en plus prégnante en Argentine.
El Correo, 30 avril 2006