Portada del sitio > Nuestra América > Terrorismo de Estado > Plan Cóndor > Actualidades > Dictature argentine: Le pardon au nom de l’Etat et Un musée de la mémoire
Par el Correo
Le président argentin Nestor Kirchner a donné mercredi 24 une place particulière aux commémorations du coup d’Etat militaire du 24 mars 1976, en remettant symboliquement à la municipalité de Buenos Aires le site de la sinistre Ecole de mécanique de la Marine (ESMA) pour qu’il soit reconverti en un musée de la Mémoire. C’est là que durant les sept années de la dictature un centre clandestin de tortures a été installé et où plusieurs milliers de personnes ont disparu.
"Je demande pardon au nom de l’Etat pour cette honte que tant d’atrocités aient été tues pendant 20 années de démocratie. Ce n’est pas la rancoeur ni la haine qui nous guident. C’est la Justice et la lutte contre l’impunité", a lancé Nestor Kirchner. Sa décision de créer un musée du souvenir au sein de l’ESMA avait été annoncée officiellement début février.
Depuis son accession à la présidence, Nestor Kirchner a fait des droits de l’homme et du refus de l’impunité l’axe majeur de sa politique. Le Parlement argentin a notamment aboli les deux lois d’amnistie qui avaient protégé les ex-tortionnaires de toute poursuite judiciaire.
Il a aussi ratifié une déclaration des Nations unies rendant imprescriptibles les crimes contre l’Humanité. Ces décisions ont permis la réouverture de procédures judiciaires engagées contre les chefs militaires de la dictature.
La volonté de M. Kirchner de commémorer avec éclat le 28ème anniversaire du coup d’Etat a par ailleurs provoqué le mécontentement d’une partie de la hiérarchie militaire, pourtant massivement rénovée après l’arrivée au pouvoir du président.
Plusieurs militaires de haut rang ont demandé leur départ à la retraite pour ne pas avoir à se rendre à la cérémonie du décrochage des portraits de deux ex-dirigeants de cette institution, ceux des généraux putschistes Jorge Videla et Reynaldo Bignone.