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28 novembre 2007

Dernière chance pour retrouver les derniers criminels nazis en Argentine.

 

Par Liliana Samuel
Agence France-Presse
. Buenos Aires. Le 28 novembre 2007

Le centre Simon Wiesenthal a lancé mardi à Buenos Aires une opération de la « dernière chance » pour retrouver des criminels de guerre nazis en Amérique latine, comme Aribert Heim, le « docteur de la mort » du camp d’extermination de Mauthausen, qui serait aujourd’hui âgé de 93 ans.

« Nous avons des éléments qui nous permettent de croire que Aribert Heim est vivant en Amérique latine, probablement en Argentine ou au Chili. Il n’y a pas de certitude mais les recherches continuent », a déclaré Ephraim Zuroff, directeur du bureau de Jérusalem de ce centre qui s’est donné pour but de traquer les criminels de guerre nazis à travers le monde.

A l’occasion d’une conférence de presse, M. Zuroff a précisé que Aribert Heim est second sur la liste des criminels nazis les plus recherchés depuis la fin de la seconde guerre mondiale il y a 62 ans. Une de ses filles vit au Chili, a affirmé ce responsable, offrant 10.000 dollars à quiconque aurait des informations permettant l’arrestation de criminels de guerre nazis. Cette prime s’élève toutefois à 310.000 euros dans le cas de Heim.

« Depuis que nous avons augmenté la récompense, le flux d’informations a beaucoup augmenté et toutes nous conduisent à l’Amérique Latine. Si l’unique résultat de cette opération est de traduire en justice Aribert Heim, elle aurait justifié tous les efforts », a-t-il assuré. Si c’était le cas, ce serait le résultat le plus important obtenu au cours des trente dernières années, a-t-il ajouté

Heim est né le 28 juin 1914 en Autriche et a exercé comme médecin dans les camps de la mort de Saschenhausen, Buchenwald et Mauthausen, où il a assassiné des centaines de prisonniers en leur injectant des produits mortels dans le cœur.

Il a été arrêté en mars 1945 par les troupes étasuniennes et détenu pendant deux ans et demi, avant d’être libéré de manière douteuse, sans procès, et après avoir récupéré sa licence de médecin, selon le centre Simon Wiesenthal.

Il s’est ensuite établi comme gynécologue en Allemagne d’où il a fuit en 1962 à la veille d’une nouvelle arrestation. On retrouve ensuite sa trace en Argentine, Égypte, Espagne et Uruguay, selon le centre.

Il y a trois ans, la police allemande a découvert un compte bancaire à son nom à Berlin avec un solde créditeur de plus d’un million d’euros. Aucun de ses enfants ne l’a jamais réclamé, accréditant l’hypothèse qu’il est toujours vivant, selon cette même source.

Des responsables du centre Simon Wiesenthal ont rencontré mardi à Buenos Aires le ministre argentin de l’Intérieur Anibal Fernandez et ont manifesté leur confiance en la coopération qu’ils peuvent désormais attendre de la « nouvelle constellation politique » en Amérique Latine où de nombreux gouvernements sont de "gauche".

L’opération « Dernière chance » a été lancée par le centre Wiesenthal en Estonie et Lituanie en juillet 2002, avant d’être étendue à d’autres pays comme l’Allemagne, la Pologne, la Hongrie ou la Croatie. Trois personnes ont été arrêtées, deux sont l’objet de demande d’extradition et des dizaines d’enquêtes ont été ouvertes à la suite de de lancement, selon le centre.

Simon Wiesenthal, fondateur du centre qui porte son nom, avait découvert Adolf Eichmann en Argentine, où il fût enlevé [officiellement] par les services secrets israéliens en 1960 avant d’être jugé et exécuté en Israël pour avoir organisé et planifié la déportation et l’extermination de millions de juifs pendant la seconde guerre mondiale.

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