Portada del sitio > Imperio y Resistencia > Unión Europea > Reino de España > Aznar devrait répondre por la fraude dans la venta de SINTEL
Par Jean-Guy Allard
Granma. La Havana, 27 de diciembre de 2007.
En avril 1996, à peine un mois après que José Maria Aznar accède à la présidence espagnole, l’entreprise d’Etat Telefónica procédait à la vente de la prospère entreprise SINTEL au profit de MASTEC Incorporated, propriété de l’homme d’affaires et agent de la CIA Jorge Mas Canosa.
La transaction donna lieu à de sérieuses critiques : Aznar fut accusé d’avoir fait cadeau de SINTEL (plus de 1 800 employés) à MASTEC, en remerciement pour le soutien déclaré que Mas Canosa avait apporté au candidat du Parti populaire (PP) qui, en novembre 1995 avait gagné l’Amérique Centrale depuis Miami à bord de l’avion privé de celui qui était alors le chairman de la FNCA.
José Antonio "Toñín" Llamas, membre du Comité exécutif de la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA) et de son comité paramilitaire, qui avait été étroitement lié aux attentats à la bombe commis contre des hôtels de La Havane administrés par des entreprises espagnoles et avait participé à l’organisation du voyage d’Aznar à Miami, a signalé que Jorge Mas Canosa avait destiné des dizaines de milliers de dollars au financement des attentats terroristes comme à la campagne présidentielle du chef du PP.
Le personnel concerné de SINTEL a fait savoir la semaine dernière, après huit ans de souffrance et d’attente, qu’il trouve « décevante » la décision du juge Pedraz. « Sous l’effet de pressions », affirme le personnel, le juge aurait exonéré de toute responsabilité de hauts fonctionnaires de Telefonica et ne cite même pas le nom de José Maria Aznar.
Jorge Mas Santos, actuel chairman de la FNCA, et son frère Juan Carlos, les fils de Jorge Mas Canosa, décédé depuis, devront répondre à la justice espagnole en lieu et place d’Aznar, le Tribunal national les ayant accusés d’une fraude de 59,4 millions d’euros associée à la faillite de l’entreprise SINTEL.
Le juge madrilène Santiago Pedraz allègue que les enfants de Jorge Mas Canosa, chef d’entreprise et fondateur de la FNCA, sont les premiers responsables de la firme MASTEC de Miami et ont « détourné des fonds importants » de la firme espagnole SINTEC « au profit de la famille Mas ».
Jorge Mas Santos est le chef actuel de la FNCA, un groupe qui continue de téléguider de nombreux actes de terrorisme contre Cuba, depuis Miami.
Dans son verdict, le juge d’instruction soutient que la famille Mas a fait passer des actions SINTEL à plusieurs sociétés ayant leur siège dans des « paradis fiscaux » qui ont servi à la « liquidation patrimoniale » de l’ancienne filiale de Telefonica par l’intermédiaire de sociétés du Mexique, de Porto Rico et des Etats-Unis.
Ils « se sont livrés à des actes de décapitalisation progressive » de l’ancienne filiale en émettant une série de documents et de prêts qui, d’une manière ou d’une autre, avaient pour bénéficiaires MASTEC ou des firmes sous son contrôle.
En décembre 1998, Telefonica et MASTEC signaient un contrat de reconnaissance de dette utilisant SINTEL comme aval pour payer son achat. La plupart des actions de SINTEL ont été transférées à cinq sociétés dont quatre sont domiciliées aux îles Vierges et dont les administrateurs figurent aujourd’hui parmi les accusés.
Les filiales de SINTEL dans quatre pays sud-américains sont aussi passées à ces sociétés fantômes en même temps que la firme perdait ses capitaux avec la vente de dix autres entreprises.
Même le Fonds de Retraite a été volé
Un article émouvant, publié en 2001 par la revue espagnole Interviu, donne une idée du désastre humain associé à la fermeture de SINTEL et à ces malversations et montre, si nécessaire, tout le mépris pour la vie humaine que partagent Mas Canosa et ses successeurs.
Selon la revue, « quatorze travailleurs de SINTEL sont décédés, sept par suicide et sept autres par infarctus, d’autres sont en récupération après avoir vécu deux mois dans le coma et 70 employés se trouvent sous traitement psychiatrique (…) sans compter que 80% des épouses et enfants du personnel SINTEC souffrent de dépression ou de stress ».
Selon Adolfo Jiménez, un des travailleurs escroqués, les hommes d’affaires de Miami n’ont pas hésité à voler les versements effectués par les travailleurs au titre des assurances vie et de la retraite.