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11 mars 2025

Action « en faveur de la paix et du désarmement » lors d’un salon de l’armement à Valence, en Espagne.

 

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Un « appel à la paix et au désarmement ». Des dizaines d’intellectuels européens, réunis par des personnalités du monde universitaire, des arts et du savoir, dénoncent dans un manifeste l’escalade de la rhétorique guerrière qui a lieu sur le continent européen.

Plus de cinquante personnes du monde universitaire, des arts et de la recherche ont publié aujourd’hui, 11 mars 2025, une déclaration appelant à une désescalade dans le langage et les intentions de réarmement exprimées ces derniers jours par les dirigeants de l’Union européenne.

« Nous appelons les hommes politiques à ne pas oublier les deux grandes guerres qui ont ensanglanté le continent au siècle dernier et, abandonnant la novlangue de George Orwell, à travailler activement en faveur de solutions diplomatiques », demandent-ils dans une déclaration signée par des journalistes comme Andy Robinson et Rafael Poch de Feliú, des écrivains comme Belén Gopegui et des intellectuels comme le britannique Tariq Ali. Vous pouvez signer la déclaration ici.

Déclaration complète

Alarmés par le langage orwellien qui s’est répandu dans le discours politique européen, selon lequel la guerre est la voie vers la paix tandis que la paix ne mène qu’à davantage de guerre, nous appelons à la raison.

Nous, citoyens européens, sommes devenus les passagers involontaires d’un train conduit par des dirigeants qui, sous le prétexte affiché de « faire saigner la Russie », tentent d’ignorer les conséquences désastreuses d’un conflit dont nous serons tous perdants.

À la veille des précédents conflits européens, comme la Première Guerre mondiale, des intellectuels courageux des nations belligérantes, parmi lesquels Jean Jaurès, Romain Rolland, Bertha von Suttner et Bertrand Russell, se sont publiquement prononcés en faveur de la paix, même si malheureusement leurs voix n’ont pas été entendues.

Aujourd’hui, dans tous les pays, le silence des intellectuels est assourdissant ; ils semblent, comme le reste des citoyens européens, comme anesthésiés Et lorsque quelqu’un décide de se prononcer en faveur de solutions diplomatiques, il est immédiatement diffamé comme une « marionnette de Poutine ».

Nous condamnons sans équivoque l’invasion russe de l’Ukraine comme contraire au droit international, mais nous sommes conscients que cette tragédie est aussi le résultat de la persistance d’une organisation militaire, l’OTAN, qualifiée de « défensive » et qui, loin de se dissoudre lorsqu’elle n’a plus fait face au bloc communiste, a continué à s’étendre et a étendu son expansion jusqu’aux frontières mêmes de la Russie, contrairement aux promesses qui lui ont été faites au plus haut niveau.

La guerre en Ukraine dure maintenant depuis trois ans ; Les victimes des deux côtés dépassent largement le million, même si aucun des deux pays belligérants ne fournit de chiffres officiels sur les morts, les blessés et les mutilés.

À cela s’ajoutent les millions d’Ukrainiens qui ont fui le pays, certains vers l’Europe occidentale, d’autres vers la Russie, tous essayant d’échapper à la violence. Une véritable catastrophe humaine.

Les États-Unis de Donald Trump, plus préoccupés par ce qu’ils perçoivent comme la montée en puissance de la Chine ou par la situation au Moyen-Orient, semblent déterminés à piller l’Ukraine, et au passage, à endetter l’Europe, fragilisant encore davantage notre État-providence, au profit de l’industrie militaire étasunienne.

Et nos gouvernements, refusant d’accepter que, compte tenu du rapport de forces inégal, la guerre soit perdue, soutiennent le président ukrainien en promettant d’envoyer plus d’armes et d’argent pour que l’armée ukrainienne puisse continuer à se battre jusqu’au dernier homme ou jusqu’à la dernière femme.

Pendant ce temps, ils proposent de militariser rapidement nos nations sous la menace d’une confrontation avec la Russie.

Nos dirigeants ont-ils envisagé qu’en l’absence d’accords de limitation des armements signés pendant la guerre froide, qui ont tant contribué à maintenir la paix, une confrontation militaire avec une puissance nucléaire comme la Russie pourrait conduire à une troisième guerre mondiale, cette fois définitive ?

Nous appelons les hommes politiques à ne pas oublier les deux grandes guerres qui ont ensanglanté le continent au siècle dernier et, abandonnant la novlangue de George Orwell, à œuvrer activement en faveur de solutions diplomatiques.

C’est la seule façon d’empêcher de futurs massacres qui ravagent les nations au seul profit de la puissante industrie de l’armement.

Eva Mañez

Rédaction El Salto. Espagne, 11 mars 2025.

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Traduit de l’espagnol pour et par : El Correo de la Diaspora

El Correo de la Diaspora. Paris, le 14 mars 2025.

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