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19 avril 2012

« Opération intox » ? celle jouée par REPSOL avec SINOPEC

par Marcelo Justo

 

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« The Financial Times » et « Reuters » ont consacré hier un vaste espace à une supposée offre du groupe chinois Sinopec pour les actions de YPF de Repsol, bloquée après l’annonce du gouvernement argentin. L’agence britannique [Reuters] citait la chinoise web Caixin, selon qui, « des sources de Sinopec assuraient que le groupe pétrolier étatique chinois s’était mis d’accord pour payer 15 milliards de dollars pour 57% des actions en pouvoir de Repsol ». Dans un dialogue avec Página/12, le directeur de Douglas Westwood, Steve Robertson, qui conseille des investisseurs pétroliers dans plus de 70 pays, a mis en doute cette information. « Il est difficile de savoir si ces infos sont précises. Très possiblement c’est une tentative de Repsol pour justifier sa demande compensatoire. L’idée d’une offre sur la table validerait cette demande », a-t-il remarqué.

Antonio Brufau avait remarqué qu’ a existé une offre « très sérieuse » que la compagnie utiliserait dans sa demande de dédommagement économique. « Ce que je peux vous dire, c’ est que nous avons eu au moins une offre, qui est très sérieuse, et qu’elle figurera dans un document sur la valeur d’YPF », a-t-il indiqué. L’intérêt des compagnies chinoises en Amérique Latine n’est pas nouveau. La même Sinopec a 40 % des opérations de Repsol au Brésil, acquis en 2010 pour plus de 7 000 millions de dollars. Selon The Financial Times, cela n’avait pas beaucoup de sens que la Sinopec fasse une offre sur Repsol-YPF « vendredi passé », quand s’approchait le dénouement de la relation orageuse entre la compagnie espagnole et le gouvernement de Cristina Fernández. « Avec la découverte offshore faite au Brésil : pourquoi allaient-ils investir dans une compagnie qui pouvait rester ligotée par une bataille légale ? En même temps : pourquoi Sinopec menait des conservations avec Repsol sur le sujet ? Est-ce qu’ils pensaient que l’Argentine n’allait pas nationaliser la compagnie ? », remarque-t-il l’article du The Financial Times.

Une réponse possible à cette question est que Sinopec pourrait être en train de se positionner pour parvenir à un accord avec le gouvernement de Cristina Fernández avec comme objectif la formation de la « Vaca Muerte » à Neuquén. Cette formation place l’Argentine comme troisième pays dans des réserves d’hydrocarbure non conventionnel. « La Chine sait que sa demande interieure va progresser et sait que sa production n’est pas suffisante. Avec les découvertes de l’année dernière il y a un grand intérêt pour l’Argentine », a remarqué Robertson à Página/12.

La formation de la Vache Morte a un problème : le coût. En février Repsol croyait que l’on aurait besoin « d’environ 25 milliards de dollars par an pendant une décennie pour l’exploiter à fond ». Entre les critiques dans la presse internationale pour l’expropriation, le sujet de l’inversion est l’une : qui est-ce qui va investir maintenant dans une ressource si cher sans garanties ? « Il est évident qu’il y aura un peu de nervosité entre les compagnies par la crainte qui cause cette annonce à niveau de la stabilité et des garanties futures à l’investissement. En même temps, il y aura des compagnies disposées à investir dans une réserve si importante », a assuré Robertson à Página/12.

Pendant ce temps, le Royaume-Uni profite pour apporter de l’eau à son moulin. Le Ministère des affaires étrangères britannique a critiqué la nationalisation et s’est présenté comme le premier allié de l’Espagne sur ce sujet. « C’est la dernière d’une série de mesures sur le commerce et l’investissement qu’a adopté l’Argentine et qui touchent les intérêts des entrepreneurs et nuiront à l’économie argentine. Nous travaillerons avec l’Espagne et nos associés européens pour que les autorités argentines tiennent ses engagements internationaux », a remarqué le ministre William Hague. Le City A.M., journal de la City londonienne, a cité à un analyste qui jugeait que la nationalisation unifierait l’opposition internationale contre la demande argentine pour les îles les Malouines.

Página 12 depuis Londres, le 19 avril 2012.

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 19 avril 2012.

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