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14 novembre 2013

L’Amérique Latinoriginairee prend des notes sur la méthode...

Pakistan : Salut les mecs !

 

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Après la boutade de l’attaque de la Syrie, la politique US pour la région semble réduite à couper quelques maillons libres du filet complexe qu’ ils tissent depuis de nombreuses années. Ces maillons libres ne sont pas autre chose que des chefs d’al-Qaeda et des Talibans, avec qui de si bonnes amitiés ont été tissées depuis les années quatre-vingt et qu’il convient aujourd’hui de passer sous silence, puisque s’ils se mettent à parler et pourraient révéler des sujets aussi délicats que ceux que l’agent de l’Agence de Sécurité Nationale (NSA) Edward Snowden, aura déjà raconté à Moscou, et qui commence à peine à filtrer vers l’occident.

Washington durant les dernières semaines s’est déjà débarrassé de divers personnages soupçonnés d’avoir eu des liens étroits avec la CIA et d’autres bureaux de renseignement US et sûrement aussi avec d’autres puissances occidentales.

Le 14 octobre dernier, un commando du groupe Delta a séquestré à Tripoli, en Libye, Nazih al-Ragye aussi connu comme Abu Anas al-Libi idéologue et cerveau des attentats des ambassades US de Dar es-Salam en Tanzanie et à Nairobi au Kenya le 7 août 1998 où sont mortes 202 personnes, dont 12 étasuniens, et faisant 5 000 blessés. Mais il a lavé ces péchés en tant qu’homme clef des groupes salafistes, qui armés par l’occident, ont lutté en Libye pour renverser le Colonel Muammar Kadhafi. La séquestration d’al-Libi, a eu comme conséquence que l’une des trois cents ou plus milices qui opèrent en Libye même, a retenu pendant huit heures pas moins que le Premier ministre du pays Ali Zeidan. Bien que le fait ne fût jamais vraiment éclairci, on comprend que la bande de kidnappeurs aient protesté pour la capture d’al-Libi, qui à ce moment était déjà sur le navire US San Antonio en Méditerranée, et avec comme prochaine escale une cour de justice de New York, qui le réclamait pour les attentats de la Tanzanie et du Kenya.

Presque à l’unisson, au sud de la Somalie, un autre commando des SEALS s’est lancé après des membres d’al-Shabaab, l’al-Qaeda somalien, responsables de la prise du centre commercial Westgate à Nairobi, en septembre dernier. Les SEALS ont débarqué à Barawe, un hameau au bord de la mer, à 160 kilomètres au sud du Mogadiscio, la région la mieux contrôlée par les al-Shabaab, cherchant le Sheikh Mukhtar Abu Zubeyr, connu comme Ahmed Godane, commandant en chef d’al-Shabab, une opération qui a apparemment échoué.

Que cella ressemble à un accident.

Le 25 octobre dernier dans la province côtière de Latakia au nord de Damas, en Syrie, le chef de Jabhat al-Nusra (Front au-Nusra), qui lutte contre le gouvernement de Bashar al-Assad, d’Abu Mohamed al-Yulani, a été surpris par une des patrouilles de l’Armée Arabe Syrienne (EAS), selon d’autres sources, le groupe a été atteint par une roquette. Peu importe qui il fût, la question est qu’al-Yulani, qui a été accusé d’être un agent de la CIA, est passé dans l’autre monde et ne pourra plus faire de déclaration au sujet de ses liens avec les États-Unis d’Amérique.

Pour les talibans au Pakistan les choses ne vont pas beaucoup mieux, et le vieil ami étasuniens les poursuivent. En octobre ils ont capturé l’un des chefs du puissant Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), formé en 2007, qui réunit près de trente groupes de salafistes dans le Waziristan du Nord, l’aire tribale de la région, placée au nord-ouest du Pakistan à la frontière avec l’Afghanistan. On estime que ses forces regroupent près de quarante mille miliciens, qui opèrent en Afghanistan et plusieurs d’eux ont fait mouvement jusqu’ en Syrie.

Depuis toujours on a soupçonné les liens unissant les Talibans au puissant renseignement pakistanais, la Direction d’Intelligence Inter-Services (ISI), presque une force autonome. Ce qui a permis durant beaucoup de temps, le libre passage à Oussama Ben Laden, à travers son territoire. Raison clef qui a mené les États-Unis à essayer la capture du fondateur d’al-Qaeda, en secret et sans demander d’autorisation d’Islamabad, ce qui a provoqué l’offense du gouvernement de Pakistanais, bien qu’il est très habitué aux incursions des drones US. On estime que depuis 2004, les États-Unis ont mené entre 330 et 380 missions qui ont laissées un nombre indéterminé de civils morts , variant selon la source entre 400 et 2 200 morts.

Justement lors d’ une incursion récente, le 1er novembre, un drone en a fini avec le leader du TTP depuis 2009, Hakimullah Mehsud qu’ils ont localisé dans son campement de Dandey Darpakhel dans le Waziristan du Nord. Les États-Unis avaient offert cinq millions de dollars, pour la capture de Mehsud. Accusé de préparer le suicide jordanien, connu comme Samiulá, qui a tué huit employés de la CIA et blessé autres six dans l’aéroport de Jost au sud-est de l’Afghanistan en décembre 2009. À Mehsud on lui a aussi attribué l’attentat raté du 1 er mai 2010 quand une voiture piégée a été découverte par hasard dans Times Square, en plein centre de New York, parmi d’autres actions au Pakistan et en Afghanistan.

Le leader assassiné a été remplacé par le mullah Maulana Fazlullah, de 37 ans, considéré comme encore plus radical que son prédécesseur, il a été choisi par une Shura (Conseil), après des jours de discussions lors d’ une réunion secrète tenue dans le Waziristan du Nord et où le Sheikh Khalid Haqqani a été nommé comme son second. Fazlullah en 2008 avec sa milice, la Brigade Shaheen (Brigade des Martyrs) a attaqué quelques commissariats de la région de Swat dans la province de Khyber Pakhtunkhwa et a établi une administration parallèle à celle de gouvernement.

Il est signalé dans l’attaque à la base navale de Karachi au Pakistan sud en mai 2011, en représailles de la mort de Ben Laden et comme le cerveau de la fuite de 400 détenus de la prison centrale de Bannu, dans le nord-ouest du Pakistan en avril 2012. Mais il a été mis sous les projecteurs pour avoir fait un attentat contre l’adolescente et militante des droits de la femme Malala Yousafzai. Malala, militait contre les restrictions que les talibans ont imposées dans la vallée de la rivière Swat, où l’ont interdit les petites filles d’aller en classe. En octobre 2012 un commando du TT a attaqué le bus scolaire où voyageait Malala et ont tiré sur elle en lui produisant plusieurs blessures dans le crâne et au cou, mais sans réussir à la tuer donc le porte-parole taliban Ehsanullah Ehsan, a annoncé qu’ils recommenceraient à essayer.

Dans la journée 11 novembre, Naseer Haqqani a été assassiné, près de l’Islamabad. Nasser était le leader du Réseau Haqqani, une puissante organisation afghane appuyée par la CIA dans sa lutte contre l’Union soviétique. Ses membres appartenant à la tribu Zadran de la province sud orientale de Paktia, se sont établis au nord-ouest du Pakistan pour former une milice avec laquelle combattre l’envahisseur soviétique (1979-1989). Depuis l’invasion US de l’Afghanistan (2001) ils ont combattu avec acharnement contre ses troupes. L’attentat, deux hommes ont tiré sur lui depuis une motocyclette, que personne n’a encore revendiqué, efface de la liste un autre ex-ami de Washington.

Tant al-Qaeda que les talibans connaissent des détails - qui pourraient encore, si c’est davantage possible, mettre à mal la crédibilité des États-Unis d’Amérique et sa si fameuse guerre contre le terrorisme. Peut-être l’unique manière qu’ils trouveront d’éteindre un semblable incendie, sera avec davantage de feu.

Guadi Calvo pour Hamartia.

Hamartia. Buenos Aires, le 12 Novembre 2013.

* Gaudi Calvo est un écrivain et journaliste. Analyste international spécialiste de l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie centrale. Collabore avec différents médias et radios en Amérique Latine : dirige sur Facebook : « Linea International », « Journal Hamartia », et « Jornada Latinoamericanas », « Revista Archipielago » (Mexique), « Caratula » (Nicaragua), « A Plena Voz » (Venezuela) Radio Madre (530 AM) Radio Grafica (89.3 FM )

Traduit de l’espagnol pour El Correo par  : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 14 novembre 2013.

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