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11 mars 2024

LE GENOCIDE COMME PRATIQUE SOCIALE

Du nazisme à l’expérience argentine

par Daniel Feierstein *

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

La thèse de Daniel Feierstein est audacieuse. Elle met en perspective deux crimes extrêmes : le génocide perpétré par les nazis entre 1933 et 1945 contre six millions de juifs et plusieurs minorités ethniques, sociales et politiques, avec ses différents modus operandi, objectifs et rythmes ; et les crimes commis en Argentine, entre 1974 et 1983, avant et pendant la dernière dictature militaire, qui firent de l’enlèvement, de la torture, du camp de concentration et de la disparition autant d’outils de terreur et de domination.

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Daniel Feierstein affirme que ces deux processus ne doivent pas être considérés comme des faits exceptionnels dans l’histoire contemporaine, mais bel et bien comme des exemples de dispositifs, de technologies spécifiques de pouvoir. En tant que tels, ils ne se limitèrent pas à l’extermination de groupes humains. Ils eurent également pour conséquence de « réorganiser » les relations sociales hégémoniques à travers la construction d’une altérité négative, le harcèlement, l’isolement, l’affaiblissement systématique, l’annihilation matérielle et la réification des êtres humains. Tout en légitimant l’usage du terme « génocide » pour qualifier la situation argentine, ce livre propose une nouvelle typologie des pratiques sociales génocidaires et démontre la continuité entre le nazisme et l’auto-proclamé « Processus de Réorganisation Nationale » argentin.

L’approche défendue par cet ouvrage doit être débattue bien au-delà du monde hispanophone. Non seulement parce qu’elle offre de nouvelles perspectives d’interprétation des faits historiques, mais aussi parce qu’elle permet de mieux pointer les risques présents et futurs auxquels nous devons faire face, et dont la perversité, tant dans la mise en œuvre que dans les moyens dont disposent les nouveaux bourreaux, nous incite à une grande vigilance.

Table des matières

 Remerciements, p.5
 Deux génocides et une tentative d’articulation : Introduction, p.9
 Quelques questions théoriques

  • 1. À propos des débats, définitions et limites du concept de génocide, p.27
  • 2. Vers une typologie des pratiques sociales génocidaires, p.85
  • 3. Les contradictions de la modernité et leur dépassement ? : égalité, souveraineté, autonomie et pratiques sociales génocidaires, p.107.

A propos d’un substrat historique ? : le génocide nazi

  • 4. Unicité, comparabilité et narration ? : quelques remarques de méthode, de théorie et de politique à propos du génocide nazi, p.139
  • 5. De la causalité dans l’explication du génocide nazi, p.169
  • 6. Génocide et reformulation des relations sociales, p.197.

Un substrat historique ? : les pratiques sociales génocidaires en argentine

  • 7. La question de la causalité dans l’explication des pratiques sociales génocidaires en Argentine, p.243
  • 8. Vers une périodisation du génocide en Argentine, p. 291
  • 9. La logique concentrationnaire, p.335
     Des usages de la mémoire : Conclusion, p.365
     Bibliographie, p.381

LE GENOCIDE COMME PRATIQUE SOCIALE.
Du nazisme à l’expérience argentine.

Auteur : Daniel Feierstein
MētisPresses. Collection Imprescriptible, Genève, 2013
Traduit de l’espagnol par : Gabriel Périès
14x20 cm, 395 pages
ISBN : 978-2-9409406-29-6

*Daniel Feierstein est professeur de sociologie et directeur du Centre d’études sur les génocides à l’Université Tres de Febrero à Buenos Aires. Il est Vice-Président de l’« International Association of Genocide Scholars » et membre du Comité de rédaction du journal « Genocide Studies and Prevention ».

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 :
« Genocide as Social Practice :
Reorganizing Society under the Nazis and Argentina’s Military Juntas
 »

Genocide as Social Practice :
Reorganizing Society under the Nazis and Argentina’s Military Juntas

Description :

Genocide not only annihilates people but also destroys and reorganizes social relations, using terror as a method. « In Genocide as Social Practice », social scientist Daniel Feierstein looks at the policies of state-sponsored repression pursued by the Argentine military dictatorship against political opponents between 1976 and 1983 and those pursued by the Third Reich between 1933 and 1945. He finds similarities, not in the extent of the horror but in terms of the goals of the perpetrators. The Nazis resorted to ruthless methods in part to stifle dissent but even more importantly to reorganize German society into a Volksgemeinschaft, or people’s community, in which racial solidarity would supposedly replace class struggle. The situation in Argentina echoes this. After seizing power in 1976, the Argentine military described its own program of forced disappearances, torture, and murder as a « process of national reorganization » aimed at remodeling society on « Western and Christian » lines. For Feierstein, genocide can be considered a technology of power-a form of social engineering-that creates, destroys, or reorganizes relationships within a given society. It influences the ways in which different social groups construct their identity and the identity of others, thus shaping the way that groups interrelate. Feierstein establishes continuity between the « reorganizing genocide » first practiced by the Nazis in concentration camps and the more complex version-complex in terms of the symbolic and material closure of social relationships -later applied in Argentina. In conclusion, he speculates on how to construct a political culture capable of confronting and resisting these trends. First published in Argentina, in Spanish, « El genocidio como práctica social ». has since been translated into many languages, now including this English edition. The book provides a distinctive and valuable look at genocide through the lens of Latin America as well as Europe.

  • EISBN : 978-0-8135-6319-0
  • Subjects : Political Science, Sociology

http://www.genocidescholars.org/ » and a member of the Editorial Board of the journal « Genocide Studies and Prevention->http://www.utpjournals.com/Genocide-Studies-and-Prevention.html] ».|]
El Correo. Paris, 29 juin 2013.

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