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6 mars 2011

L’Argentine va fabriquer des anticorps monoclonaux contre le cancer.

 

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Les anticorps monoclonaux découverts par le chimiste argentin et Prix Nobel César Milstein seront fabriqués en Argentine grâce à une subvention de 3, 5millions d’euros que le Ministère de Science et Technologie a octroyée à un consortium mixte public -privé, pour leur usage thérapeutique contre le cancer et les maladies auto-immunes comme l’arthrite rhumatoïde.

« C’est une aberration qu’une technologie n’ait pas été développée au niveau de l’industrie pharmaceutique, parce qu’il s’agit de la découverte d’un argentin », a déclaré à Télam Alberto Díaz, directeur du département de Biotechnologie Industrielle de l’Institut National de Technologie Industrielle (INTI).

Le processus pour le développement et la production industrielle va désormais commencer à travers un consortium argentin public-privé formé par l’Institut d’Oncologie Angel Roffo, l’Université de Quilmes et les entreprises privées PharmADN, Laboratoire ELEA et Romikin, selon l’INTI.

Depuis la découverte qui a valu à Milstein le Prix Nobel de Médecine 1984, les anticorps monoclonaux ont émergé comme un outil prometteur dans le traitement du cancer.

« César a eu cette vision de celui qui cherche et regarde quelles sont les applications, et c’est le bon exemple de façon de faire une science de bon niveau sans nier l’usage de l’industrie, puisqu’il a favorisé le développement de la première entreprise d’anticorps monoclonaux en Grande-Bretagne », a revendiqué Díaz.

Milstein « a été un homme de science qui a milité à travers le Centre des Étudiants de Chimie, pour voir s’il pouvait participer à la construction d’une politique scientifico-technologique pour l’Argentine », a-t-il raconté.

Le biotechnologue a précisé que ces médicaments injectables « sont très chers parce que c’est une molécule deux mille fois plus complexes que l’aspirine, et qui porte un processus compliqué, la recherche clinique est longue et les entreprises exagèrent avec les prix ».

En Argentine « il y a une industrie pharmaceutique forte, mais elle a importé les principes actifs et n’a pas produit de nouvelles molécules », considère t-il.

« Il faudra favoriser l’intégration entre la partie régulatrice, hospitalière et les autorités sanitaires » pour que la production publique de médicaments soit possible à travers un rôle de l’État qui « incorpore la connaissance en favorisant l’entreprise, qu’elle soit publique ou privée », poursuit Díaz.

On estime que les produits d’origine biotechnologique constitueront 23 % du marché pharmaceutique global en 2014.

En 2008, onze produits biotechnologiques ont rapporté un chiffre d’affaires supérieur à 2 milliards de dollars, dont six étaient des anticorps monoclonaux ou des protéines de fusion.

Comme faisant partie du processus dont s’occupera le consortium, l’INTI, organisme présidé par Enrique Martínez, sera en charge de la fermentation, la purification et la production de lots à une échelle de développement, et les contrôles de qualité correspondants.

L’entreprise biotechnologique PharmADN, avec une capacité de clonage et d’expression, développera les méthodes de contrôle de qualité et de production de lots pilotes.

Le laboratoire de spécialités médicinales Elea aura à sa charge le développement galénique et la formulation des lots pilotes pour des études de stabilité, d’essais précliniques et cliniques.

De plus, il s’occupera de l’enregistrement devant l’entité étatique de contrôle l’ANMAT et gérera – l’ensemble avec le groupe de recherche de l’Institut Roffo - les essais de pharmacocinétique, pharmacodynamique et, éventuellement, les essais cliniques.

Des estimations de l’INTI sur la base des pharmacies des hopitaux et des chiffres d’importation indiquent qu’entrent dans le pays tous les ans 32 000 unités qui représentent environ 120 millions de pesos pour un seul produit, dont 90 % des ventes correspondant à une indication oncologique.

Par Celia Carbajal
Télam
. Buenos Aires, le 4 Mars 2011.

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