Accueil > Les Cousins > Bolivie > Wikileaks serait une invention de Washington selon Evo Morales
Lundi dernier, le président de la Bolivie, Evo Morales, a insinué que Wikileaks était « une invention des États-Unis » pour secouer les relations diplomatiques que son pays entretient avec l’Argentine, le Brésil, l’Espagne et le Venezuela. Selon lui, l’« espionnage permanent » de Washington est une « violation flagrante de la souveraineté des peuples et de leur droit la l’autodétermination ».
Le chef d’État bolivien a expliqué que des câbles diplomatiques diffusés sur Wikileaks avaient rapporté qu’il avait eu un cancer du nez, ce qu’il nie, et que l’Iran avait l’intention, au moins depuis 2006, d’acheter de l’uranium de l’Amérique latine, notamment du Venezuela et de la Bolivie. D’autres révélations de documents diplomatiques américains sur le pays andin signalent que Washington voulait « neutraliser » l’action bolivienne dans les négociations sur le changement climatique, tenues la semaine dernier à Cancun (Mexique). La Bolivie a été le seul pays à bloquer le consensus exigé pour l’approbation de l’accord de la conférence sur le climat des Nations Unies, appuyé par plus de 190 pays participants, y compris les États-Unis et la Chine, les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde.
Ainsi, depuis la semaine dernière, la Vice-présidence de la Bolivie héberge les câbles de Wikileaks sur ses serveurs, afin de « démocratiser l’accès à l’information ». L’adresse « http://wikileaks.vicepresidencia.gob.bo », publicise donc les documents du Département d’État américain se référant à la Bolivie. Deux citations sont affichées sur la page d’accueil : « La vérité vous rendra libres », de l’évangile selon Jean, et « chaque institution s’appuie sur une montagne de secrets », du créateur et fondateur de Wikileaks, l’australien Julian Assange.
Poursuivi pour agressions sexuelles présumées en Suède, Julian Assange, a été arrêté la semaine dernière en Grande-Bretagne puis relâché sous caution. De nombreux leaders, dont le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, ont manifesté leur solidarité envers M. Assange. Selon le président Lula, le coupable n’est pas celui qui divulgue le contenu des documents, mais celui qui les a écrit.
Sources :
– « La Vicepresidencia de Bolivia crea una página para consultar los documentos de WikiLeaks », AFP, 7 décembre 2010.
– « Lula volta a criticar ação contra WikiLeaks », G1, 13 décembre 2010.
– « Morales acusa a Wikileaks de intentar que rompa relaciones con España », Europa Press, 14 décembre 2010.
– « WikiLeaks, invento de EU : Evo Morales », El Universal, 14 décembre 2010.
CEL=2371&cHash=2b1e8879d25f7751112430ca7479af3c] . Laval, Canada, le 15 décembre 2010