Accueil > Les Cousins > Chili > Violente commémoration du coup d’État au Chili
Au moins un manifestant a été tué, 38 policiers blessés et plus d’une centaine de personnes arrêtées au Chili lors de heurts entre manifestants et forces de sécurité lors de la commémoration du coup d’État qui renversa le président Salvador Allende en 1973 et instaura la dictature de Augusto Pinochet.
Par l’Agence France-Presse
Santiago, Le lundi 12 septembre 2005
Les incidents ont duré toute la journée de dimanche jusqu’à l’aube de lundi, ont indiqué des sources officielles. La personne décédée est un jeune homme de 16 ans, tué par une « balle perdue » dans la banlieue de Santiago, selon les mêmes sources.
Des troubles similaires se sont produits dans plusieurs secteurs de la périphérie de la capitale chilienne où les manifestants, en majorité des jeunes, ont élevé des barricades, et s’en pris à des magasins et à des automobiles en lançant des bombes incendiaires.
Les carabiniers chiliens ont sévèrement réprimé les désordres en utilisant des canons à eau et des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Selon le ministre de l’Intérieur, Francisco Vidal, 38 policiers ont été blessés — trois d’entre eux par balle — et 120 manifestants ont été interpellés.
En outre, 500 000 habitations de Santiago se sont retrouvées sans électricité après que les manifestants eurent lancé des chaînes métalliques sur des câbles électrique et provoqué un court circuit.
Les premiers troubles ont éclaté dans l’après-midi de dimanche à l’issue d’une marche de plus de 5000 personnes à la mémoire des plus de 3000 morts et disparus, victimes de la dictature de Pinochet (1973-1990).
Certains manifestants ont crié des slogans hostiles au président socialiste Ricardo Lagos, très critiqué pour son soutien à un projet de loi prévoyant de libérer les militaires qui ont déjà purgé 10 ans de prison pour les violences commises sous Pinochet.
A la tombée de la nuit, les manifestants ont allumé des milliers de bougies autour du stade national de Santiago en souvenir des dizaines de Chiliens morts dans cette enceinte transformée en camp de prisonniers pendant les premiers mois du régime Pinochet.