Victoire de Lugo, « l’évêque des pauvres » aux présidentielles du Paraguay.

Fernando Lugo, ex-évêque catholique et chef de file d’une large coalition d’opposition de gauche, a remporté les élections présidentielles au Paraguay, dimanche 20 avril 2008. Il a ainsi mis fin à 61 ans d’hégémonie du parti Colorado en remportant. Les résultats relevés dans 88 % des bureaux de vote le créditent de près de 41 % des suffrages, soit dix points de plus que Blanca Ovelar, candidate du Colorado et première femme à se présenter aux élections présidentielles.

L’ex-général Lino Oviedo, condamné naguère à la prison pour une tentative de putsch, arrive en troisième position. Au Paraguay, le scrutin se déroule à la majorité simple, sans second tour. Le taux de participation s’est élevé à 65 %. Plusieurs dizaines d’observateurs internationaux ont veillé au bon déroulement du scrutin dans un pays où la corruption et la contrebande sont monnaie courante. Et d’ailleurs Fernando Lugo avait appelé lui-même à la venue de ces observateurs comme garants du bon fonctionnement de la cession électorale.

Dès les premiers résultats, plusieurs dizaines de milliers de partisans de Lugo se sont rassemblés dans le centre d’Asuncion pour célébrer son élection. « Nous avons écrit aujourd’hui un nouveau chapitre de l’histoire politique de notre nation », a déclaré le candidat élu, âgé de 56 ans qui a renoncé au sacerdoce en 2006- à la presse. « Nous pouvons dire aujourd’hui que le petit peuple est aussi capable de l’emporter ». Fernando Lugo avait orienté toute sa campagne vers les citoyens, leurs attentes et leurs propositions (Fernando Lugo, espoir du peuple...http://www.elcorreo.eu.org/article....) pour lutter contre la pauvreté et les inégalités. La victoire de Fernando Lugo, vient renforcer la couleur politique de la région : les pays Mercosur -Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay plus les associés Chili et Bolivie et le Venezuela en cours d’intégration- ont tous des gouvernements de gauche. Le parti Colorado, au pouvoir depuis 1947 a soutenu durant 35 ans la dictature du général Alfredo Stroessner avant de contribuer à sa mise à l’écart, en 1989. Le président élu prendra ses fonctions le 15 août jusqu’en, 2013.

El Correo avec agences, 21 Avril 2008