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25 de abril de 2013

La narco-démocratie et les élections présidentielles au Paraguay

por Vicky Peláez*

 

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Le pouvoir d’inction par la corruption
est plus mortel que celui des pestes
(Augusto Roa Bastos, 1917 – 2005)

Dix mois ont passé depuis qu’au Paraguay la « quátriple » Alliance [1] MOICN (Monsanto, Oligarques, l’Église Catholique et les Narcos) ont présenté pour la première fois un nouveau type de coup d’État, appelé « Coup Express » ou « Coup Préventif » pour déloger de la présidence du pays, Fernando Lugo légitimement élu par son peuple en 2008.

Son prudent rapprochement à Hugo Chávez, ses timides tentatives de faire quelque chose pour améliorer la vie des 3,7 millions de pauvres (53 % de toute la population), son désir jamais réalisé d’augmenter les impôts sur les exportateurs du soja et de la viande de trois à quatre % (en Argentine ils sont de 30 % n’ont jamais autant irrité les puissants et riches nationaux et étrangers qui ont décidé de le déloger du pouvoir au « nom de la démocratie ».

Bien entendu, a aussi participé à ce complot la multinationale des transgéniques, Monsanto, à qui a déplu l’idée de Fernando Lugo d’abolir les royalties de quatre dollars que les producteurs de soja doivent payer pour chaque tonne récoltée avec sa biotechnologie « Soja Roundup Ready RR1 » et « Intenta RR2 Pro ». Il ne faut pas oublier qu’au cinquième jour de sa présidence, le nouveau président Federico Franco a octroyé de nouvelles facilités à Monsanto pour l’usage des graines transgéniques de coton, de maïs et de soja.

Les pauvres et les marginaux furent ceux qui ont le plus perdu durant ces 300 jours. Le mois suivant le coup d’état, le système de santé qui offrait une médecine gratuite aux habitants sans ressources a été aboli, de même que les allocations pour les 20 000 familles vivant dans une pauvreté extrême. Ont été votées les nouvelles lois de l’éducation qui ignorent encore plus les pauvres et l’aide sociale pour les paysans a été stoppée. Federico Franco a décidé d’effacer de la carte les organisations syndicales. Est apparue avec sa présidence une vague de persécutions politiques, de répression sociale et de licenciements massifs, alors qu’il avait déclaré que « les syndicats doivent disparaître », selon les leaders du syndicalisme national Miguel Zayas et Bernardo Rojas.

Le travail au noir a aussi vertigineusement progressé à 66 %, taux dépassé seulement par le Pérou (67 % et Haïti 92 %), absorbé par les paysans expulsés des champs par les producteurs de soja, Monsanto et Cargill qui avec leur biotechnologie industrialisent la production agricole et transforment les champs en « Désert Vert » hautement contaminé, qui implantent lentement un système « d’agriculture sans agriculteurs ». On estime que 100 000 paysans par an abandonnent leurs terres à cause des pressions et des évacuations forcées des grandes corporations et de la contamination. Si aux Etats-Unis, il y a deux semaines un texte a été approuvé, baptisé « Acte de Protection pour Monsanto » qui permet à la multinationale d’ignorer les ordres judiciaires de suspension de semence de cultures transgéniques, on peut déjà imaginer le pouvoir qu’a ce groupe dans un pays corrompu et sans loi comme le Paraguay.

Actuellement 70 % des producteurs de soja et de viande au Paraguay sont étrangers et l’actionnaire principal de l’une de ces corporations, Pampas Humedas et sa filiale Adecoagro est George Soros. Il a habilement mis de l’or et de l’argent sur la terre cultivable dont le prix mondial a monté depuis l’année 2000 de 1 200%. En même temps, il a envoyé son homme de confiance, Jordi Robinat à Asunción, la capitale du Paraguay, pour faire développer son patrimoine immobilier. Ils expérimentent aussi un développement accéléré d’entreprises d’assemblage gérant actuellement dans le pays 48 industries de ce type.

Il y a une sensation de ce que tout le pays est en vente et les scandales de corruption augmentent jour après jour. Cela fait déjà quelques jours qu’un procès a été lancé contre le président du congrès Jorge Oviedo Mato pour être le bénéficiaire de 12 millions de dollars pendant un obscur transfert d’une grande propriété rurale. Il semble que tous les hommes politiques à la veille des élections présidentielles qui auront lieu ce 21 avril essaient d’acquérir des étendues de terres appartenant à l’Etat, cultivables qui originellement étaient destinées aux 300 000 familles paysannes déplacées par les producteurs de soja. Le scandale a été si grand que le président Franco a du destituer le chef de l’Institut National de Développement Rural et de la Terre, Luis Ortigoza, un parent, qui, après avoir perdu son poste, n’a pas garder sa langue dans sa poche pour dire que la majorité des députés et de sénateurs lui ont demandé l’ attribution de terres pour eux-mêmes ou des entreprises.

La corruption est au coude à coude avec le trafic de drogue, bien qu’en 2011 le même Fernando Lugo ait signé un accord avec l’agence des Etats-Unis d’Amérique USAID , lui octroyant le contrôle sur le pouvoir judiciaire et la police nationale. Le trafic de stupéfiants a déjà plus de 40 ans dans le pays. Selon le livre d’Oliver Villar et de Drew Cottle, « Cocaine, Deathe Squads and the War on Terreur », le Paraguay s’était converti en un centre vital du cartel de la « Mafia de Corse » de la fameuse « French Connexion » au commencement des 1970. L’héroïne était transportée de la Turquie vers la ville de Marseille et de là, déplacée aux EU via le Paraguay. Les auteurs du livre disent que « par la suite la CIA a utilisé la même route qui passait par le Chaco paraguayen pour le transport de l’héroïne asiatique ».

Après s’est ajouté le trafic de cocaïne en utilisant la zone sauvage et dure du Chaco (une vaste région semi-aride et semi-humide dans la partie occidentale du pays) où existent pas moins de 900 pistes clandestines d’atterrissage et où on estime que circulent entre 60 à 70 tonnes de cocaïne par an, selon l’ex-ministre de l’intérieur, Carlos Filizzola. Ce qui est curieux, c’est que dans cette région il y a deux bases US. L’une, située dans la ville Pedro Juan Caballero, Département d’Amambay, et l’autre au Pentagone localisée dans l’aéroport Mariscal Estigarriba dans le Département de Boquerón, appartient au Drug Enforcement Agency (DEA), disposant d’une piste de décollage et d’atterrissage de 3 800 mètres de long.

Tout cela n’empêche pas que le pays soit le troisième producteur de marijuana au monde après les Etats-Unis d’Amerique (15 000 tonnes par an) et le Mexique (6 900 tonnes), selon les Nations Unies. On considère que le Paraguay apporte au marché mondial 15 % de marijuana qui oscille entre 5 900 et 10 000 tonnes par an et est très cotée dans le monde par son taux élevé d’alcaloïdes. Le gain que les cartels obtiennent par la marijuana n’est pas moins de 10 milliards de dollars par an.

Compte tenu de toute cette atmosphère de corruption, de trafic de stupéfiants et le repositionnement préélectoral des élites, qui domine la vie nationale dans le pays, on ne peut avoir de grand espoir dans les élections de ce 21 avril. Les partis de centre-gauche n’ont pu former un front uni et le Parti Guasú (FT) de Lugo a connu quelques désaccords. Fernando Lugo lui même est sur la liste de FT pour la Chambre de Sénateurs. Dans un pays avec une forte culture d’anticommunisme, les possibilités pour une gauche, y compris très modérée, ont toujours été lointaines.

Parmi les 11 postulants à la présidence, se distingue comme favori pour l’emporter le candidat de l’Action Nationale Républicaine (ANR) – du parti colorado, Horacio Cartes, homme d’affaires millionnaire, surnommé populairement le « Pablo Escobar paraguayen ». Le deuxième dans les enquêtes est le candidat par le Parti Libéral Radical Authentique (PLRA) - Parti bleu, Efraín Alegre, avocat de 50 ans et ex-ministre de Travaux publics et de la Communications pendant le gouvernement du Lugo.

Un analyste politique paraguayen respecté, Euclides Acevedo considère que « le succès des élections du 21 avril résidera dans la quantité de l’argent dont dispose chaque candidat. Seulement pour le jour« D » il doit être d’environ 1,5 millions de dollars ». De ce point de vue, Horacio Cartes dispose des plus grandes ressources mais son niveau de culture et sa mentalité pourrait s’exprimer sa déclaration suivante : « je me tire dans les couilles si un jour mon fils se déclare homosexuel ». Cependant, dans un pays plongé dans la corruption les attributs intellectuels ne sont pas requis, ni ne sont pris en considération, mais en revanche l’habileté de faire de l’argent. Cartes est pour cela en tête mais il est entouré de toutes sortes d’accusations, liées à son passé qui compte aussi un passage en prison.

En 2000 un petit avion a été confisqué par le secrétariat National Antidrogue (SENAD) avec 20 100 kilos de cocaïne et 348 850 kilos de marijuana pressée dans sa propriété le Nueva Esperanza, mais par la suite les autorités ont déterminé que l’avion avait été pris à environ trois mètres de la ferme de Horacio Cartes. En 2010 WikiLeaks a divulgué un câble de la DEA sur l’opération « Corazón de Piedra » [« Cœur de pierre »] à la Triple Frontière (Brésil, Argentine, Paraguay), en désignant Horacio Cartes « objet d’observation ». Les agents de la DEA « se sont infiltrés dans l’entreprise de blanchiment d’argent de Cartes, une organisation qui blanchit des grandes quantités de monnaie US générée de la vente de narcotiques depuis la Triple Frontière ». En 2012 la justice paraguayenne a reçu une demande de l’entreprise de tabac brésilienne « Souza Cruz », accusant celle de Cartes, « Tabesa » d’inonder le Brésil avec des cigarettes illégales. Une liste interminable d’accusations existe, mais l’homme le plus « populaire » du Paraguay les considère comme des « bêtises ».

Le deuxième préféré dans les enquêtes, est le candidat libéral, Efraín Aguirre qui a été ministre de Travaux publics et de la Communications de 2008 à 2011 pendant le gouvernement de Fernando Lugo, mais il a été destitué par le président et accusé d’un trou d’environ 30 millions de dollars. Comme Cartes, le candidat Aguirre, qui se présente avec le slogan « Alianza Paraguay Alegre », [« Alliance du Paraguay Joyeux »], n’a pas de programme politique et la seule chose qu’il promet est de créer 5 000 postes sur le champ. Il est accusé par les colorados d’être impliqué dans la vente du pays à l’étranger et de recevoir des dons des transnationales et de l’Argentine et de l’Uruguay. Ces accusations ont pris de l’ampleur après sa récente rencontre éclair avec le président de l’Uruguay, José Mujica où ils ont apparemment discuté de la vente de l’un des aéroports paraguayens.

En réalité, les libéraux parient sur leurs forces au congrès et l’appui des transnationales pour continuer avec leur politique de pillage du pays. Cependant, ils leur manquent les ressources financières qu’Horacio Cartes a pour acheter n’importe qui comme il a pu le faire pour entrer dans le Parti de l’Action Nationale Républicaine – Partido Colorado en achetant, selon le leader syndicaliste Bernardo Rojas, les 500 membres nécessaires pour changer le statut, puisque celui en vigueur ne lui permettait pas d’être candidat n’ayant pas assez d’années de militantisme dans le parti ».

Le fameux écrivain paraguayen, Augusto Roa Bastos a dit que « Chez tous les peuples existe un homme exceptionnel qui compense les différences du reste. Dans certains moments quand l’humanité se trouve collectivement en décadence, restent toujours ces êtres exceptionnels comme points de référence ». Si c’est réel, l’unique chose qui nous reste est de demander : Et au Paraguay où sont ces êtres exceptionnels ? Pourquoi n’apparaissent-ils pas ?

Vicky Peláez pour Ria Novosti

Ria Novosti. La Russie, le 19 avril 2013.

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 25 avril 2013

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Notas

[1raccourci entre quadruple et Triple alliance fomentée par la Grande Bretagne et exécutée par l’Argentine, le Bresil et l’Uruguay qui a détruit le Paraguay en 1882

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