Portada del sitio > Imperio y Resistencia > « Gringolandia » (USA) > Une mère des Etats Unis plaide pour l’accueil des déserteurs au Canada
Une mère américaine est venue au parlement fédéral jeudi implorer les députés d’accorder l’asile aux déserteurs de l’armée américaine.
Presse Canadienne
Ottawa, le jeudi 21 avril 2005
Accompagnée du militant des années 60 Tom Hayden et de l’avocat canadien Jeffry House, Celesta Zappala a soutenu que son fils Sherwood Baker ne savait trop dans quelle galère il s’embarquait lorsqu’il s’est enrôlé dans la Garde nationale de Pennsylvanie, il y a huit ans, intéressé par les missions humanitaires. Mais en mars dernier, il a été envoyé en Irak et il a été tué par une explosion à Bagdad le 26 avril.
La femme demande au Canada, défenseur des droits de la personne, d’ouvrir ses portes aux militaires américains qui refusent de servir en Irak.
Selon la délégation, le peuple américain s’est fait flouer par le président George W. Bush dans l’invasion du pays de Saddam Hussein.
«Les services de renseignements étaient dans l’erreur, complètement, a déclaré Mme Zappala dans une conférence de presse. Il n’y avait pas d’armes de destruction massive, pas de liens avec Al-Qaeda, pas de menaces. Je viens en amie, demander de l’aide à un autre ami.»
Le mois dernier, la commission de l’immigration et du statut de réfugié a refusé d’accorder le statut de réfugié à un soldat américain, Jeremy Hinzman, qui avait abandonné son unité parce qu’il estimait que l’intervention en Irak était criminelle. La commission a argué que le militaire n’avait pas réussi à démontrer qu’il s’exposait à des persécutions en retournant dans son pays. Son avocat, Jeffry House, a fait appel à la Cour fédérale.
Tom Hayden a fait valoir que les soldats américains et les réservistes font face au même dilemme que leurs prédécesseurs conscrits pour le Vietnam. Il n’y a peut-être plus de conscription, a-t-il admis, mais des jeunes défavorisés sont contraints de s’engager en échange d’argent et d’un accès à l’éducation.
L’avocat a pour sa part suggéré que le fédéral mette sur pied à l’intention des déserteurs des mesures similaires à celles élaborées pour les réfugiés, filles au pair, ou joueurs de hockey d’Europe de l’Est, qui bénéficient d’un permis de travail assorti d’un statut de résident au bout de deux à trois ans.
Un porte-parole du ministre de l’Immigration Joe Volpe, Steve Heckbert, a indiqué qu’il existait des recours pour les déserteurs refusés par la commission, comme la Cour fédérale. Il doute par ailleurs que les militaires en fuite puissent être admissibles à des programmes confectionnés «selon les besoins du marché du travail».