Un vote local au Chili avec en vue 2005

L’élection des maires et conseillers municipaux au Chili a été favorable à la coalition de Lagos, sauf à Santiago.

Par Página 12
1er novembre le 2004

Plus de 8 millions de Chiliens -70 000 de moins que pour les parlementaires de 2000- ont voté hier lors d’élections locales avec un goût de présidentielle. En vue des élections de l’année prochaine, le premier examen minutieux officiel du vote des maires et conseillers municipaux dans les 345 communes du pays s’est transformé en sondage d’intention de vote dans lequel la Concertation Démocratique a réaffirmé son droit au fauteuil présidentiel qu’elle occupe depuis trois mandats, sans interruption. Toutefois, l’actuel maire, de l’opposition, de Santiago du Chili, Ricardo Lavín, obtenait un important soutien hier à ses prétentions présidentialistes quand son candidat, Raúl Alcaíno, a gagné avec 49.21 %. sur son rival démocrate socialiste, Jorge Schaulsohn, avec le 45.6 %, d’après le premier calcul officiel des élections municipales d’hier.

La dirigeante de la Concertation des Partis pour la Démocratie obtenait la majorité électorale, mais a souffert un revers dans la mairie la plus emblématique, Santiago du Chili, où Alcaíno gagnait et confirmait un état d’esprit favorable vers la gestion de Lavín. Celui-ci est l’actuel maire et le candidat présidentiel de l’Alliance le Chili de l’opposition pour le 2005, avait été mis en échec en 2000 par Ricardo Lagos au second tour par à peine trois points. Lavín avait souligné que le résultat de ces élections influencerait celles de 2005, en opposition avec les déclarations de Lagos qui les a considérées dépendantes de l’influence de chaque maire dans sa région.

Dans des précédentes déclarations à la presse, le candidat du gouvernement pour Santiago du Chili, Schaulsohn, avait attribué le triomphe à son parti, mais a ensuite reconnu sa défaite. "Nous ne gagnons regrettablement pas, la politique est ainsi. Je félicite à Raúl Alcaíno et je lui souhaite succès dans sa gestion ", a dit Schaulsohn, qui cependant a souligné le triomphe obtenu au niveau national par le gouvernement et la forte adhésion des votes à son parti, le PPD.

Alcaíno - un ingénieur qui a animé des programmes de télévision avec une faible expérience dans la politique - s’est défini lui-même comme "un faiseur de choses". "Je suis optimiste, satisfait, je crois que nous sommes très bien embarqués", a dit le gagnant.
Malgré cette défaite dans une ville test, la majorité électorale au Chili s’est maintenue pour la majorité actuelle, selon le premier examen minutieux officiel des élections municipales, pour lesquelles on a voté pour la première fois avec des bulletins séparées pour les maires et les conseillers municipaux. Dans l’élection des maires, la coalition intégrée par la démocratie chrétienne, le socialisme, le Parti Radical Social Démocrate et le Parti par la Démocratie a obtenu 44.57% des suffrages, face à 38.64% de l’Alliance pour le Chili de l’opposition, formée par l’Union Démocrate Indépendante (UDI) et le Parti de Rénovation Nationale (RN). La gauche extra-parlementaire, qui groupe les partis Communiste, Humaniste et d’autres formations plus petites, a ajouté 5.87 %. tandis que 10.07% a été pour les candidats indépendants, et le solde à quelques alliances régionales minuscules.

Dans l’élection des conseillers municipaux, la Concertation a réuni 47.87 %. contre 38.26% pour l’opposition, tandis que la gauche extra-parlementaire est arrivée à 8.82 %. en accord avec les chiffres livrés par le sous-secrétaire de l’Intérieur, Jorge Correa Sutil.

Les examens minutieux, plus lents que ce qui était calculé préalablement, montraient que la droite a assurée la réélection de Jacqueline van Risselberghe maire de Conception et maintenait un avantage léger en Vigna del Mar, tandis que la majorité a assuré le triomphe de le démocrate-chrétien Aldo Cornejo à Valparaiso.

L’opposition a aussi conquis la commune de la Reina à Santiago, alors que persistait une lutte vote à vote dans la Florida entre l’actuel maire de l’opposition Pablo Zalaquett, et le socialiste Germán Corroie.
Même chose dans la commune de Peñalolén entre l’actuel maire de l’opposition Carlos Alarcón, et le démocrate-chrétien Claudio Orrego. La Concertation s’est aussi assurée la majorité des communes de Santiago : de Maipú, La Cisterna, Conchalí et San Bernardo. Ces élections ont favorisé le parti de Lagos, qui doit encore affronter un processus interne pour désigner le candidat. Le plus grand avantage jusqu’à présent est pour l’ex ministre socialiste de la Défense, Michelle Bachelet, et de l’ex chancelier démocrate-chrétienne Soledad Alvear, approchés à distance par l’ex président Eduardo Frei Ruiz Tagle (1994-2000) et par le sénateur Adolfo Zaldívar, président de la démocratie chrétienne.

Traduction pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi