Accueil > Notre Amérique > Sommet de Brasilia : Les Arabes reçoivent l’appui des Sudaméricains
Les Arabes ont reçu l’appui des Sudaméricains à leurs préoccupations comme la cause palestinienne et dans leurs critiques de l’unilatéralisme américain notamment vis-à-vis de la Syrie, lors du premier sommet entre Ligue Arabe et Communauté sud-américaine à Brasilia.
En contrepartie, au terme de ce sommet de deux jours, les Sud-Américains ont obtenu mercredi la promesse d’un développement des échanges avec une région riche en pétro-dollars et un soutien à l’Uruguayen Carlos Perez del Castillo comme « candidat des pays en développement » pour diriger l’Organisation mondiale du Commerce.
« Un nouveau mouvement a été lancé à partir de l’Amérique du sud dans le cadre de la mondialisation. Une mondialisation qui doit servir à tous et pas seulement aux pays riches », a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, en clôturant le sommet entre les 22 membres de la Ligue arabe et les 12 Sud-Américains.
Les 33 pays ainsi que l’Autorité palestinienne ont décidé de se retrouver en 2008 au Maroc.
« La Déclaration finale montre le chemin pour que la relation entre les pays sud-américains et arabes ne soit plus jamais la même, pour qu’elle soit meilleure et plus efficace », a indiqué le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
La coopération économique inter-régionale n’en est toutefois qu’aux prémices et de fait, la Déclaration finale est dominée par les inquiétudes concernant les foyers de tension mondiaux et la volonté de renforcer des organismes multilatéraux comme les Nations unies.
De manière notable, les 34 participants au sommet ont apporté un soutien « unanime » aux intérêts arabes. La Déclaration exhorte Israël à se retirer des territoires occupés et à démanteler les colonies y compris à Jérusalem-est.
Lula, président d’un pays qui souhaiterait être impliqué dans les négociations de paix, a estimé qu’il faudra « beaucoup travailler sur le processus de paix ». « Mais si cela ne dépendait que de nous, ce serait pour demain », a-t-il indiqué.
Un paragraphe de la Déclaration qui légitime le droit à la résistance à l’occupation, qualifié de « dangereux » mardi soir par l’ambassadrice israélienne à Brasilia Tzipoda Rimon, a été maintenu dans son intégralité.
Arabes et Sud-Américains y affirment « leur rejet de l’occupation étrangère et reconnaissent le droit des États et des peuples à résister à l’occupation étrangère en accord avec les principes de la légalité internationale et en conformité avec le droit humanitaire international ».
Avant le sommet, les États-Unis qui ont des troupes en Irak et en Afghanistan, n’avaient pas voulu se prononcer sur le « brouillon » de la Déclaration, sans cacher qu’ils espéraient que ce paragraphe soit supprimé.
Des sources brésiliennes ont affirmé que Washington avait fait pression sur certains de leurs alliés (Égypte, Maroc, Jordanie) pour qu’ils n’envoient pas leurs chefs d’État afin de réduire la portée du sommet.
Dans ce qui apparaît comme un geste pour les Américains, les 34 ont ajouté un paragraphe à la Déclaration où ils apportent leur soutien au gouvernement du président irakien Jalal Talabani, présent à Brasilia et dont c’était la première sortie internationale. Ils ont cependant souligné « l’importance du respect de l’unité, de la souveraineté et de l’indépendance de l’Irak, sans ingérence dans ses affaires intérieures ».
Mardi, à l’ouverture du sommet, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa et le président de la Ligue, l’Algérien, Abdelaziz Bouteflika, avaient insisté sur la nécessité pour l’Irak de « retrouver sa souveraineté ».
Les seules vraies critiques directes contre les États-Unis figurent dans un paragraphe critiquant les sanctions contre la Syrie et dans un autre où les 34 « expriment leur opposition aux mesures unilatérales et sanctions illégales contre les États ».
Déception d’Israël face à la Déclaration finale
Claire de Oliveira et Françoise Kadri. Agence France-Presse. Brasilia, le mercredi 11 mai 2005