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Pays : Argentine
Lieu du procès : Espagne
Statut : Instruction en cours.
Arrestation en Espagne en décembre 2006 ;
procédure d’extradition vers l’Argentine en cours.
Fonction : Ancien officier de police de la "Triple A".
Rodolfo Almiron né en 1935 en Argentine. Son passé, avant 1976, reste dans l’ombre.
Rodolfo Almirón, ancien officier de police était un des chefs présumés de la Triple A. La Triple A (Alianza Anticomunista Argentina), groupe paramilitaire d’extrême droite qui agissait en pleine démocratie avant la dictature de 1976, a assassiné de nombreux opposants politiques, intellectuels et leaders syndicaux. Il était connu que la Triple A était liée et fortement soutenue par la junte militaire menée par son commandant en chef Jorge Rafael Videla arrivée au pouvoir après le coup d’Etat de 1976. Tous les assassinats, perpétrés d’abord sous le gouvernement de Juan Domingo Perón puis sous celui de son épouse, Isabel Perón, auraient été orchestrés par des proches de la présidence. Il est généralement admis que ce groupe serait responsable de 1’500 meurtres d’opposants au gouvernement, dont des personnes liées aux mouvements insurrectionnels de gauche Montoneros et ERP ainsi que leurs sympathisants, de même que des juges, chefs de police et activistes sociaux.
La Commission sur les violations de droits de l’homme CONADEP a prouvé l’exécution par la Triple A de 19 personnes en 1973, 50 en 1974 et 359 en 1975, alors que sa participation dans plusieurs centaines d’autres assassinats est suspectée. Les menaces de mort ont aussi poussé à l’exil beaucoup d’autres personnes.
En 1975, Almiron fuit le pays en plein chaos : les factions de gauche combattent en effet la droite, la police et les forces armées. Réfugié en Espagne il devient le chef de la sécurité personnelle de Manuel Fraga Iribarne, un puissant homme politique espagnol, avant de jouir d’une retraite dorée.
Rodolfo Almiron a été arrêté en Espagne le 29 décembre 2006 à la suite d’une demande d’extradition du juge fédéral argentin Norberto Oyarbide. Ce dernier a qualifié les crimes de la Triple A de violations des droits de l’homme et de commencement d’un processus systématique de répression dirigé par l’appareil d’Etat.