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Crise dans les prisons
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L’offensive médiatique sur la crise carcérale posée par le coronavirus, menée à son paroxysme par les conclusions délirantes d’une sénatrice de Juntos por el Cambio, tente d’installer l’idée absurde qu’il existe en Argentine un plan qui vise à « libérer le prisonniers » à des fins politiques cachées. Un coup d’oeil sur ce qui se passe dans d’autres pays démolit ce point de vue.
Au cours des 20 derniers jours, à la suite de la pandémie, il y a eu une vague mondiale d’atténuation des peines des prisonniers. Un seul État US, la Californie, a envoyé 3 500 détenus chez eux, mais les chiffres sont impressionnants dans tous les pays. Les raisons sont au nombre de trois :
– La première est que la prison est l’opposé de l’isolement et les prisonniers meurent. Mais pas seulement les prisonniers, aussi les gardiens, les médecins, les infirmières et une partie du personnel des prisons.
– La deuxième raison est que ce dernier événement provoque un énorme absentéisme du personnel. En Écosse, 25% des gardiens manquaient lundi. En fait c’est une mesure préventive pour éviter qu’il n’ y ait plus personne pour s’occuper et contrôler les détenus.
– La troisième raison est la contagion. Non seulement à l’intérieur de la prison, mais à l’extérieur. Chicago a établi que la prison de Cook Jail, qui compte 355 personnes infectées, a été le principal foyer d’infection de la ville. La prison de Marion dans l’Ohio détient le record, sûrement un record mondial : 1 800 détenus infectés. Et cela ne reste pas enfermé dans les murs. Bien que la plupart des gens ne le savent pas, de nombreuses personnes, évidemment pas des prisonniers, entrent et sortent d’une prison chaque jour et ont un contact étroit avec le monde qui les entoure.
Il est facile de voir que toutes ces mesures ont été prises par des gouvernements de couleurs différentes, des présidents de droite, d’extrême droite, progressistes, centristes, islamiques, catholiques, anglicans ou non croyants. Il ne semble pas probable qu’ avec le coronavirus ait été mis au point une épidémie de piété ou d’amour du prochain.
L’explication est que tant l’Organisation mondiale de la santé, que la responsable des Droits de l’Homme Michelle Bachelet, ont décidé que les prisons sont une potentielle catastrophe en raison du danger d’infection au sein des structures parce qu’il n’y a pas de cadre nécessaire pour un quelconque maintien des distances ; dangers d’ infections parce que les gardiens, les médecins, les cuisiniers, les employés entrent et sortent ; parce que la surpopulation et la peur provoquent des émeutes sous toutes les latitudes et parce qu’il existe une multitude de détenus qui ne représentent pas de danger, même avec l’aide que l’on trouve aujourd’hui dans la technologie et les appareils tels que les bracelets au poignet et les bracelets de cheville.
Il existe un mythe selon lequel un détenu peut rompre ou se libérer de ces mécanismes électroniques. La réalité est que cela se produit dans un cas sur mille : Rares sont les ex-détenus qui vont risquer l’avantage d’être à la maison au lieu de purger leur condamnation dans l’enfer des prisons.
Cette image mondiale est celle qu’a expliqué [dialogue de lundi dernier avec le président Alberto Fernandez à Radio con Vos, précisément sur ce thème : « C’est n’est pas un problème propre à l’Argentine, parlons sérieusement » dit le Président. « La Commission Interaméricaine des Droits de l’ Homme a souligné que les États doivent répondre de la santé des détenus qui sont en prison et recommande la prison domiciliaire ou les bracelets électroniques. Le monde entier aborde ce problème ».
Página 12. Buenos Aires, le 29 avril 2020.
Traduit de l’espagnol pour El Correo de la Diaspora par : Estelle et Carlos Debiasi
El Correo de la Diaspora. Paris, le 30 avril 2020.
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