Pourquoi l’Amérique latine a une telle incapacité d’atteindre une croissance élevée et régulière ?

Depuis les années quatre vingt la croissance est plus faible et davantage volatile en Amérique latine qu’en Asie. Dans les années quatre vingt, le taux de croissance annuel par tête est négatif ou voisin de zéro (Brésil). A l’exception de la Colombie et de quelques petits pays, les inégalités augmentent, la pauvreté s’étend, s’approfondit et les inégalités au sein des pauvres s’accroissent.

Certains pays comme l’Argentine, voire le Mexique, ont non seu-lement un taux de croissance par tête sur la décennie fortement négatif, mais également une volatilité de leur PIB très importante. Dans les années quatre vingt dix le taux de croissance est dans l’ensemble modeste, parfois élevé pendant quelques années (Argentine), la volatili-té est prononcée, mais moins que dans la période précédente, les inégalités augmentent moins, voire se stabilisent, à l’exception notable de l’Argentine.

Toutefois, cette relative stabi-lité cache une profonde redéfinition de la distribution des revenus : la courbe de Lorentz se modifie au détriment des couches moyennes, la pauvreté après avoir diminué avec la fin des fortes inflations, se stabilise.

En Asie, par contre, il n’y a apparemment qu’une seule phase caractérisée par un taux de croissance par tête élevé, voire très élevé des années quatre vingt à la veille de la profonde crise de la fin des années quatre vingt dix. Cette crois-sance est d’ailleurs considérable depuis quarante ans dans certains pays (les « dragons : Corée du sud, Taiwan, Singapour et Hong Kong), trente à vingt cinq ans pour d’autres (les « tigres » : Malaisie, Thaïlande, etc et en Chine), et plus récemment en Inde. Elle est régu-lière, si on fait exception de la grande crise de la fin des années quatre vingt dix qui a affecté la plupart de ces économies, à l’exception notable de la Chine.

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