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Par l’Agence France-Presse
Washington, le dimanche 12 juin 2005
Les États-Unis pourraient devoir restaurer la conscription pour parer au manque d’effectifs dans l’armée américaine, a averti dimanche un influent sénateur américain.
Joseph Biden, membre démocrate de la commission sénatoriale des Affaires étrangères, a tiré cette conclusion sur la base d’un nouveau rapport du Pentagone indiquant que l’armée américaine avait connu des problèmes de recrutement pendant quatre mois consécutifs.
« Nous allons devoir examiner ce problème », a déclaré sur NBC le sénateur Biden interrogé sur la possibilité d’une restauration du service militaire obligatoire. « La vérité est qu’il y a une chute de 40 % des recrutements. C’est juste une réalité », a-t-il ajouté.
Vendredi, le département de la Défense a annoncé que l’armée de Terre américaine n’a pas rempli en mai ses objectifs de recrutement pour le quatrième mois consécutif. Elle n’a rempli que 75 % de son objectif, fixé à 6.700 recrues en mai, a précisé le Pentagone dans un communiqué.
Mais selon les experts, la chute est plus importante car l’armée avait revu à la baisse son objectif pour mai, de 8.050 à 6.700 recrues. La baisse représente donc environ 40 % par rapport aux prévisions initiales.
En février, en mars et en avril, l’armée de terre américaine avait déjà rencontré des difficultés de recrutement. En avril, les recruteurs n’étaient parvenus qu’à 84 % de leur objectif. En mars, ils avaient réalisé 68 % de leur objectif et en février 73 %.
Le mois dernier, le général Michael Rochelle, chef du commandement des forces de recrutement de l’armée de Terre, avait reconnu que les conditions actuelles étaient particulièrement difficiles.
Il avait expliqué ces difficultés de recrutement par le faible taux de chômage aux États-Unis mais aussi par les hésitations chez les recrues potentielles et leurs familles liées aux opérations militaires en Irak et en Afghanistan.
Le nombre total de soldats américains morts en Irak depuis mars 2003, approche les 1.700.
60% des Américains pour un retrait d’Irak
Environ six Américains sur dix (59%) souhaitent que les États-Unis procèdent à un retrait total ou partiel de ses soldats en Irak, selon un sondage Gallup publié lundi par USA Today.
Jamais un nombre aussi élevé d’Américains n’ont souhaité le départ de leurs militaires d’Irak, souligne le quotidien.
Selon ce sondage, réalisé entre le 6 et le 8 juin auprès de 1003 Américains, 36% des personnes interrogées souhaiteraient que le nombre de soldats américains en Irak demeure au même niveau ou soit augmenté.
« L’opinion américaine est en train de basculer », a estimé Ronald Spector, un professeur d’histoire militaire à l’Université George Washington. « Même ceux qui pensaient que c’était une bonne idée de se débarrasser de Saddam Hussein disent : nous voulons que nos soldats reviennent+ », a-t-il dit.
Un peu plus de 130.000 soldats américains sont toujours déployés en Irak, où les États-Unis ont commencé à intervenir militairement en mars 2003.