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12 septembre 2004

Pinochet tente d’éviter son procès, au Chili cette fois.

 

Por Agence France-Presse
Santiago, 10 septembre 2004

Trente et un ans après son coup d’État militaire du 11 septembre 1973, l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, dont le régime a fait plus de 3000 morts et disparus entre 1973 et 1990, lutte à nouveau pour éviter un procès.

Samedi, ce 31e anniversaire devrait être beaucoup « moins tendu » que l’an dernier, où la commémoration avait été marquée par des manifestations violentes et des arrestations, a estimé le gouverneur de Santiago, Marcelo Trivelli.

Alors que la gauche et les organisations de défense des droits de l’homme se rendront au mémorial des victimes de la dictature dans le cimetière général de la capitale chilienne, l’armée, elle, n’a rien prévu de spécial, a souligné le commandant en chef, le général Juan Emilio Cheyre.

« Il y aura sûrement un acte pour se souvenir dans chaque régiment, une messe, sans plus », a-t-il dit.

Jeudi, les partisans de l’ancien dictateur ont organisé une cérémonie dans le stade Manquehue de Santiago, à laquelle ont assisté des membres de sa famille.

À bientôt 89 ans (en novembre prochain), Pinochet ne s’y est pas rendu, reclus dans sa résidence de Los Boldos, près de la mer, à 120 km à l’ouest de Santiago.

Selon ses proches, il va vivre cette date dans un climat bien différent des années précédentes, affaibli par la bataille judiciaire dans laquelle il est engagée.

Depuis que la Cour suprême a levé son immunité le 26 août, l’ancien homme fort du Chili, qui avait évité un premier procès en juillet 2002 en arguant d’une démence modérée, peut désormais se voir demander des comptes pour les crimes de l’Opération Condor, mise en place dans les années 1970 et 1980 par les dictatures sud-américaines pour éliminer les opposants politiques.

De plus, son image de militaire intègre est écornée par une autre procédure judiciaire, pour laquelle un juge l’a déjà entendu : elle concerne ses comptes secrets aux États-Unis, sur lesquels auraient transité, selon une commission du Sénat américain, entre 4 et 8 millions de dollars.

Après lui avoir rendu visite jeudi, un de ses proches, l’ancien général Luis Cortes Villa, s’est montré très pessimiste.

« Je vais être sincère et franc (...), c’est un homme qui (...) se trouve en phase finale », a déclaré à la presse le directeur de la Fondation Pinochet.

« C’est une profonde tristesse, qui vient du fond de l’âme, en raison des jours qu’il est en train de vivre. Du côté de sa santé, lui-même nous a dit que son diabète s’est aggravé du fait des évènements de cette semaine », a-t-il ajouté.

Ces derniers jours, les avocats de Pinochet ont livré une bataille juridique, réussissant à deux fois reporter, en déposant des recours, l’interrogatoire de leur client par le juge Juan Guzman Tapia.

Depuis janvier 1998, date de la première plainte contre Pinochet notamment pour crimes de génocide et homicide aggravée, le magistrat tente de le juger, mais, selon les avocats de l’ancien militaire, il n’est pas impartial, car il éprouve de l’antipathie envers leur client.

La Cour suprême doit se prononcer sur leur demande de récusation de ce juge qui, dans l’attente de l’arrêt de la plus haute instance judiciaire chilienne, s’est vu dessaisir momentanément du dossier.

Les avocats des parties civiles ont dénoncé cette situation, « véritable provocation envers la société chilienne », a affirmé l’un d’eux, Me Eduardo Contreras.

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