Pinochet ne compte pas demande pardon

Par Agence France-Presse
Miami

L’ex-dictateur chilien Augusto Pinochet a affirmé lundi sur une chaîne de télévision américaine en langue espagnole qu’il ne comptait pas demander pardon à qui que ce soit pour les 17 années de dictature au Chili (1973-1990).

« Je ne compte pas demander pardon à qui que ce soit. Au contraire, ce sont aux autres de me demander pardon, les marxistes, les communistes », a déclaré Pinochet, qui a 88 ans mardi, sur la chaîne hispanique de Miami WDLP-22.

L’entretien a été réalisé début novembre au domicile de Pinochet, a précisé la chaîne. Il semblait lucide mais éprouvait quelques difficultés de diction.

« Je n’aimerais pas que les générations futures pensent du mal de moi. J’aimerais qu’elles sachent ce qui s’est réellement passé », a ajouté celui qui a renversé le 11 septembre 1973 le président élu Salvador Allende.

Après la fin de la dictature en 1990, le général Pinochet a conservé le commandement de l’armée jusqu’à 1998 lorsqu’il devint sénateur à vie, poste dont il a démissionné en juillet 2002.

Poursuivi par le juge espagnol Baltasar Garzon pour des crimes commis sous sa dictature, il fut arrêté à Londres en octobre 1998 avant d’être libéré en mars 2000 pour raisons médicales. « Ce fut une expérience injuste », a-t-il estimé dans l’entretien diffusé lundi.

Inculpé au Chili en décembre 2000 pour enlèvements et assassinats de prisonniers politiques, il a été jugé pour une partie des 3000 morts et disparus laissés par son régime avant d’être libéré sans verdict en juillet 2002 après que la Cour suprême a considéré qu’il était atteint d’une démence modérée l’empêchant de se défendre devant les tribunaux.