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31 octobre 2006

Pinochet en état d’arrestation avec assignation à résidence.

 

Agence-France Presse
Santiago. Le lundi 30 octobre 2006.

L’ex-dictateur chilien Augusto Pinochet a été placé lundi à Santiago en état d’arrestation avec assignation à résidence pour la quatrième fois en cinq ans, après son inculpation pour les crimes commis à la Villa Grimaldi, la célèbre prison secrète du régime militaire.

Le secrétariat de la Cour d’appel de Santiago a informé de cette décision judiciaire l’ancien dictateur dans sa luxueuse propriété de La Dehesa, un quartier aisé dans l’est de la capitale chilienne.

À la tête du Chili entre 1973 et 1990, le général Pinochet, qui aura 91 ans le 25 novembre, avait été inculpé vendredi par le juge Alejandro Solis pour des tortures subies par 23 personnes et pour 36 cas de disparitions forcées à la Villa Grimaldi.

Plus de 4.500 prisonniers politiques sont passés par ce centre de détention emblématique, le principal de la dictature, et 226 n’en sont jamais sortis. L’actuelle présidente chilienne,

Michelle Bachelet, et sa mère ont été détenues et torturées en janvier 1975 dans cette ancienne maison de repos pour gens aisés située à Santiago.

L’arrestation avec assignation à domicile du général Pinochet intervient alors que l’ancien dictateur se trouve au coeur d’un nouveau scandale après l’annonce dans la presse chilienne de la découverte de lingots d’or à son nom dans une banque de Hong Kong.

La justice chilienne poursuit depuis jeudi une enquête à ce sujet. Selon des journaux chiliens, neuf tonnes d’or en lingots, d’une valeur estimée à 190 millions de dollars, auraient été placées au nom de Pinochet sur un compte d’une succursale du groupe bancaire britannique HSBC.

Cette information a été démentie par un représentant de HSBC au Chili, qui a qualifié de « contrefaçons » les documents d’un négociant en or américain, Albert Landry, transmis en guise de preuve au gouvernement chilien.

L’entourage de l’ex-dictateur a lui aussi catégoriquement démenti l’information.

Le général Pinochet, retiré de la vie publique depuis 2002, est actuellement inculpé dans d’autres affaires qui portent à la fois sur d’important délits financiers et sur des violations des droits de l’Homme.

L’ancien dictateur est ainsi poursuivi pour fraude fiscale et blanchiment à la suite de la découverte en 2004 de comptes bancaires secrets à l’étranger pour un montant de 27 millions de dollars.

Il doit également répondre de sa responsabilité dans l’opération Colombo, nom donné à un plan d’élimination en 1975 de 119 opposants politiques, dont les assassinats avaient été maquillés par le régime en règlements de comptes entre guérillas de gauche.

Au cours des cinq dernières années, l’ex-dictateur avait déjà été placé en détention avec assignation à résidence à trois reprises, mais il avait retrouvé sa liberté de mouvement quelques jours ou quelques semaines plus tard, moyennant le paiement d’une caution.

Sa première détention au Chili date de janvier 2001 pour les crimes de la « Caravane de la mort », un escadron militaire qui parcourut le pays en 1973 pour assassiner des opposants.

Il fut de nouveau détenu en janvier 2005 pour l’opération Condor, plan concerté des dictatures sud-américaines pour éliminer des opposants, avant d’être assigné à résidence pendant six semaines, peu avant ses 90 ans en novembre 2005, pour l’opération Colombo et l’affaire des comptes secrets. Il ne fut alors libéré que le 12 janvier 2006.

Chacune de ces procédures a donné lieu, pour chacune d’entre elle, à une levée de l’immunité dont jouit Pinochet en sa qualité d’ancien président, un processus judiciaire qui peut prendre plusieurs mois au Chili.

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