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18 février 2005

Mort de Cecilia Cubas au Paraguay

 

La découverte mercredi du cadavre de Cecilia Cubas, fille de l’ex-président Raul Cubas, au bout de 148 jours de séquestration, a provoqué une forte émotion au Paraguay où les autorités ont dénoncé le rôle de militants d’un parti d’opposition de gauche ayant des liens avec la guérilla colombienne des FARC.

Par l’Agence France-Presse
Asuncion, Le jeudi 17 février 2005

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Le président Nicanor Duarte a promis dans un message télévisé de pourchasser où qu’ils soient les assassins de la jeune femme de 31 ans et de punir « cette bande de criminels qui a commis cet acte brutal en se cachant derrière un groupement politique ».

Il faisait ainsi allusion au parti d’opposition minoritaire de gauche Patria Libre (PPL) que le procureur général de l’État Oscar Latorre a accusé mardi de l’enlèvement mené, selon lui, avec l’aide de la guérilla colombienne des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

« Nous savons qui ils sont, ce qu’ils veulent et nous n’aurons pas de repos tant que nous n’aurons pas extirpé ce cancer qui prétend s’installer au sein de notre société », a ajouté le président Duarte.

Mardi, le procureur Latorre avait affirmé que les militants de gauche paraguayens soupçonnés du rapt avaient été entraînés en Colombie aux techniques d’enlèvement par des rebelles marxistes des FARC.

La police a arrêté six personnes dans cette affaire et a trouvé des indices les liant à l’enlèvement dans quatre cas.

L’enlèvement a également provoqué une crise institutionnelle avec l’ouverture d’une enquête sur de possibles retards dans les investigations policières et la démission du chef de la police, Carlos Zelaya dans la nuit de mardi à mercredi. Le ministre de l’Intérieur Nelson Mora s’est dit prêt à renoncer à son poste si le président Duarte le souhaite.

Les forces de sécurité ont fait preuve « d’une totale inefficacité », a dénoncé le sénateur d’opposition, Carlos Filizzola, du parti Pais Solidario, qui a affirmé se faire l’écho de l’indignation de nombreux citoyens.

Le corps de Cecilia Cubas, en état avancé de décomposition et dont la mort sans signes de violence et par asphyxie remonterait à deux mois, a été découvert mercredi dans la maison d’un militant de Patria Libre à 15 km d’Asuncion.

Le tunnel secret où elle se trouvait a été détecté au bout de six heures de fouilles par des agents terroristes et des pompiers grâce à l’odeur nauséabonde qui se dégageait du local où la chaleur atteignait 40 degrés, a indiqué le procureur Arnaldo Giuzzio.

Le procureur général Latorre a jugé possible que la jeune femme soit restée prisonnière de ce tunnel de 0,7 mètre de diamètre et 2,1 mètres de long depuis son enlèvement le 21 septembre. Selon les spécialistes, ces constructions clandestines sont typiques des guérillas urbaines.

« Nous avions payé ce qui était demandé et nous ne comprenons pas pourquoi les ravisseurs n’ont pas tenu parole », a déploré l’oncle de la victime, Luis Cubas, porte-parole de la famille.

L’ex-président Raul Cubas avait reconnu il y a quelques temps avoir versé 800 000 dollars aux ravisseurs mais des porte-parole de la famille avaient ensuite affirmé que les délinquants exigeaient davantage d’argent, ce qui avait conduit à une rupture des contacts en décembre.

Mardi, le procureur Latorre a fait état de contacts fréquents entre Osmar Martinez, dirigeant de Patria Libre, emprisonné pour son implication présumée dans l’enlèvement, et Rodrigo Granda, considéré comme le responsable des affaires extérieures des FARC.

Raul Cubas a dirigé le Paraguay pendant sept mois du 15 août 1998 au 28 mars 1999. Il a été ensuite contraint à s’exiler au Brésil pendant quatre ans à la suite de troubles déclenchés par la mort suspecte de l’un de ses plus importants adversaires politiques, l’ancien vice-président du Paraguay, Luiz Maria Argana, en 1999.

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