Accueil > Les Brèves > Manifestation de l’opposition à Buenos Aires
Les groupes de manifestants de l’opposition -quelques milliers- qui ont défilé hier à Buenos Aires, notamment autour de la Place de Mai, et dans quelques grandes villes du pays, protestaient avec pancartes et casseroles pêle-mêle contre le projet de droit de vote à partir de16 ans, le contrôle des changes, la loi sur l’avortement voire un hypothétique troisième mandat de Cristina Kirchner que permettrait une éventuelle réforme de la constitution...
Une opposition – réunie par le biais des réseaux sociaux-qui n‘avait pas un mot d’ordre unique si ce n’est d’être contre l’actuel gouvernement, et ne cachait pas son hostilité ni son agressivité à l’égard de la Présidente.
Concernant le contrôle des changes, face à cette opposition qui décrit subir des mesures draconiennes qui l’empêche de voyager- message d’ailleurs relayé par une certaine presse y compris française - il faut rappeler que le contrôle des changes qui encadre depuis quelques mois l’achat de dollars en Argentine s’appuie en fait sur la cohérence entre les dollars que désire acheter une personne effectuant réellement un voyage et ses revenus déclarés. A savoir, les mauvais contribuables qui ne s’acquittent pas de leur impôt, ou ne déclarent pas leurs revenus réels ne peuvent subitement acquérir un montant de dollars n’ayant rien à voir avec leurs ressources officielles. De même que les transactions en dollars au sein du pays notamment immobilières (achat ou location) sont désormais encadrées, alors que de nombreux bailleurs se faisaient payer en dollars, déclarant ou non leurs ressources. Une façon de mettre aussi de l’ordre dans les recettes de l’Etat, que de nombreux citoyens argentins oublient d’alimenter. Et pour le gouvernement d’éviter la spéculation sur le dollar ces derniers mois alors même qu’il finissait de s’acquitter d’un montant important de la dette.
Se référant à cette manifestation, le senateurt, Anibal Fernandez, a rappelé qu’il était légitime d’avoir le droit de s’exprimer de la façon qui convenait, sur le thème qui convenait à chacun, reconnaissant qu’il s’(agissait d’une manifestation importante et que le gouvernement en prenait note comme de toute manifestation.
El Correo. Paris, 14 septembre 2012