Lula nie l’installation d’une base militaire étasunienne mais ...discute

Marco Aurelio Garcia, conseiller en politique étrangère du président brésilien Lula da Silva, et dirigeant historique du PT, a affirmé il y a quelques jours que ce n’est pas vrai que des négociations portent sur l’installation d’une base militaire étasunienne au Brésil comme l’avait signalé le secrétaire adjoint pour l’Amérique Latine des Etats-Unis, Arturo Valenzuela.

« Il n’y a aucune possibilité pour qu’il y ait une base militaire étasunienne au Brésil », ajoutant « il y a un programme de coopération » avec les Etats-Unis contre le trafic de drogues, mais il a soutenu que"cela n’avait rien à voir conne la possibilité d’installer une base militaire étasunienne sur le territoire brésilien. » . « Nous ne tenons pas de double discours » faisant allusion à la critique virulente du président Lula à propos des sept bases étasuniennes en Colombie.

Reste que les propos de Arturo Valenzuela évoquaient bien « des démarches » concernant l’installation d’une base militaire au Brésil pour combattre le trafic de drogues, selon l’agence italienne Ansa. Valenzuela confirmant que les conversations avançaient entre les deux pays.
De plus le quotidien O Estado de Sao Paulo a déclaré le 1er avril dernier que le gouvernement brésilien avait entamé des négociations avec les Etats-Unis pour créer à Río de Janeiro une base pour surveiller le trafic de drogues dans la région, semblable à celles de Key West ou de Lisbonne.

Valenzuela a ajouté que parmi les thèmes de négociation avec le Brésil, se trouvait aussi un accord dont il ne préférait pas en dire davantage, tant qu’il n’était pas plus avancé. Il a rejeté le fait que cette négociation puisse générer une nouvelle polémique avec l’Unasur, qui avait critiqué l’installation de bases en Colombie.

"Nous avons bien expliqué quelles étaient les intentions de la coopération entre les Etats-Unis et la Colombie” estimant que les explications données avaient été acceptées par la région, puisqu’il s’agissait de rassurer tout le monde sur la dimension bilatérale de cet accord « sans aucune intention « d’extraterritorialité ».

Ce dont doute encore nombre d’observateurs dans la région, surtout à terme. L’usage d’une base, une fois installée, pouvant facilement changer au gré des besoins géopolitiques ! Les sceptiques ne pourront se satisfaire de cette seule mise au point du conseiller de Lula, alors qu’on sent bien la pression monter du coté des Etats-Unis, et que doit être tranché définitivement le marché des avions de combat brésilien pour lequel français et étasuniens rivalisent.

L’émissaire avait ensuite rencontré Raphael Correa, en Equateur, également président de l’Unasur pour évoquer une rencontre entre Obama et les présidents des pays de l’Unasur, rencontre que le Lula avait jugée souhaitable depuis septembre dernier mais qui n’a pas encore eu lieu.

El Correo d’après Télam , 8avril 2010