Accueil > Notre Amérique > Les Etats-Unis préparent « la contra » dans les pays du sud de l’Amérique (…)
Dans le programme Brokers, (CVN), le journaliste et ex ambassadeur Juan Bautista Yofre a affirmé que la nommination de Lino Gutiérrez comme ambassadeur des Etats-Unis en Argentine « a été connue trois semaines avant qu’elle ne soit rendue publique ». Mais la vraie question est pourquoi Washington DC réalise t-il un tel geste avec tant d’anticipation (le Sénat des Etats-Unis n’a pas encore approuvé sa nomination, Lino Gutiérrez prendra en charge l’ambassade en juillet).
Voila trois motifs parmi d’autres :
** Pour se débarrasser de James Walsh, l’ambassadeur actuel, sympathisant démocratique et fervent anti-menemiste, afin que son avis ne compte pas pendant la campagne électorale argentine ;
** Pour envoyer un message fort au sénateur national en exercice, Eduardo Duhalde et aux candidats , ils ont choisi un diplomate ultraconservateur et fervent « anticastrista « .
** Pour employer son expérience dans l’utilisation de « la contra » pour arrêter les élans des politiques non favorable aux affaires des Etats-Unis.
Gutiérrez est un partisan fanatique du blocus contre Cuba.
Quand au début de 2002, Fidel Castro a réalisé son premier achat d’aliments aux Etats-Unis après plusieurs décennies, il s’est précipité à Miami pour s’assurer que cette vente n’était pas un changement de la politique américaine envers Cuba. Il appuie les lois Torricelli, des Helms-Burton et celle de l’Ajustement cubain. Yofre s’est souvenu que Lino Gutiérrez est d’origine cubano-americain et fut l’ambassadeur des Etats-Unis au Nicaragua pendant la dernière année du gouvernement de Violeta Chamorro et le début de l’administration du maintenant très remis en question, le corrompu Arnoldo Alemán.
Gutiérrez est né à la Havane le 26 mars 1951. Depuis sa jeunesse, il s’est lié avec la Fondation Nationale cubaine-américaine (FNCA), qui était importante pendant que Jorge Canosa vivait. Comme diplomate professionnel, il a été le stratège des offensives anticubaines dans la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève, en 2001. Gutiérrez était le bras droit d’Otto Juan Reich tandis que celui-ci était le Secretaire d’État intérimaire pour les Affaires de l’Hémisphère Occidental. Reich est maintenant l’envoyé spécial de la Maison Blanche pour l’Amérique Latine. Il est également un actif conspirateur contre le gouvernement d’Hugo Chávez au Venezuela. En juillet 2001 il a participé directement aux élections présidentielles nicaraguayennes, menaçant les électeurs de représailles au cas où Sandinista Daniel Ortega soit élu. Il a été impliqué directement dans la décision des Etats-Unis pour accorder en décembre 2001 seulement cinq visas aux parents des cinq Cubain emprisonnés à Miami.
Pour beaucoup il fut connu à l’occasion de l’invasion américaine de l’île de la Grenade, en octobre 1983. Après il a réapparu comme le chef de la section Politique de l’Ambassade des Etats-Unis dans Port-au-Prince, Haïti. Ensuite dans le bureau du Département d’Etat au Nicaragua pendant la sale guerre contre la révolution Sandinista (Olivier North, Iran Gate, etc). En décembre 1996, il assume le poste d’ambassadeur à Managua jusqu’en juillet 1999.
Néanmoins, quand il est arrivé à Managua, dans cette ville où la politique passe de table en table, le bar Conchas Negras, des remarques ont été faites sur le fait que le Nicaragua avec lui descendait de niveau pour le Département d’Etat, chose qui a été niée immédiatement par des gens près des Etats-Unis et qui ont insisté avec le fait qu’il était un des employés les plus importants dans la droite ligne du Département d’Etat. De toute façon, celui qui s’était le mieux entendu avec Gutiérrez fut le patron de l’Armée nicaraguayenne, Joaquín Cuadra.
Une dernière réflexion : Reich ne semble pas aujourd’hui louer Carlos Menem comme dans le passé. Reich et Gutiérrez sont des compatriotes, des amis et intègrent une même ligne de pensée dans le Département d’Etat. Il est probable que se trompe celui qui croit que Gutiérrez vient à Buenos Aires seulement pour le processus électoral ou aider ou arrêter la montée de Menem au Palais Présidentiel argentin. Son travail sera également, sûrement -avec ses expériences antérieures- de créer une plate-forme « de contras » que servira à contrer les vents de révolte des pays du sud de la Amérique Latine.