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8 septembre 2005

Le vin argentin veut conquérir le monde et cherche la recette.

 

Les viticulteurs argentins veulent conquérir le monde et cherchent la recette pour se faire admettre dans le club très sélect et déjà très encombré des exportateurs de vin, à l’image de leur voisin chilien.

Par Olivier Baube
AFP.
Mendoza, Argentine, 7 sept 2005.

Piquées au vif par les succès obtenus à l’export par le "petit" vignoble chilien, les "bodegas" (exploitations vinicoles) argentines se sont réunies à la fin de la semaine dernière dans leur fief de Mendoza (ouest) pour trouver la parade.

Ce premier forum international, organisé par l’industrie vitivinicole argentine sur le thème du "défi exportateur", a surtout été l’occasion pour la profession de mesurer son retard par rapport aux autres producteurs du "nouveau monde".

Le vin argentin se vend bien mais surtout chez lui. L’Argentine, cinquième producteur mondial, est aussi un des principaux consommateurs de vin dans le monde avec plus de 33 litres par an et par habitant (59 Mais ce pays ne représente que 2% des exportations mondiales de vin contre 6% pour le Chili, où la surface des vignobles est pourtant trois fois moins importante que de l’autre côté de la Cordillère des Andes.

Rafael Guilisasti, vice-président de Concha y Toro, principale "bodega" chilienne, a donné, à l’occasion de ce forum, quelques clés de son succès. Le secret de cette réussite tient en grande partie au système de liberté dans lequel s’est développé la viticulture chilienne, loin du système contraignant des appelations d’origine, et à la stabilité macro-économique du pays au cours des dernières années, à la différence de l’Argentine secouée en 2002 par une débâcle économique sans précédent.

L’autre raison de la réussite chilienne, a encore expliqué M. Guilisasti, tient également à des investissements "énormes", réalisés ces dernières années.

Or, l’accès au capital est une des grandes faiblesses de l’Argentine, a reconnu de son côté le représentant de la banque HSBC Raul Girini, en dépit des importants investissements réalisés récemment par des firmes étrangères.

Celles-ci sont bien représentées en Argentine avec notamment les bodegas "françaises" Etchart (Pernod Ricard) ou Terrazas de Los Andes (LVMH), et d’autres maisons comme Alta Vista, Lurton ou le Clos de los Siete.

Pour Philippe Rolet de la "bodega" Alta Vista, créée en 1998, l’Argentine dispose encore aujourd’hui d’un potentiel très important de développement. "Il est encore possible d’acquérir d’excellents terroirs dans une vraie perspective économique de rentabilité", a-t-il ainsi expliqué à l’AFP.

Alta Vista a d’ailleurs récemment acquis un domaine dans la province de Salta, au nord de l’Argentine. Dans ces vignobles situés à plus de 2.000 mètres d’altitude, le cépage Torrontes donne un excellent vin blanc d’arôme intense, peu connu en dehors de l’Argentine.
L’originalité de certains cépages, à commencer par le Malbec, est précisément l’un des grands atouts de l’Argentine, ont relevé plusieurs intervenants à Mendoza. Il gagne néanmoins à être connu hors des frontières argentines.

Le Malbec, qui donne un vin rouge puissant, ne représente ainsi que 14% du volume des exportations argentines, mais 24% de leur valeur, a relevé de son côté Javier Merino, consultant spécialiste des marchés du vin.

Or, a-t-il insisté, ce vin permet à l’Argentine une différenciation appréciable dans un marché encombré par des vins venus du "nouveau monde", souvent peu identifiables.

Les viticulteurs argentins en prennent conscience, relève Philippe Rolet, mais parfois avec lenteur. Ainsi, l’organisme de promotion des vins argentins à l’étranger n’a toujours pas de gérant. Au moins a-t-il décidé d’ouvrir pour la première fois un stand à la foire aux vins de Londres, capitale d’un des pays figurant parmi les principaux exportateurs de vin dans le monde.

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