Accueil > Empire et Résistance > Afrique et Monde Arabo-Musulman > La politique guerrière appliquée en Libye est « un danger pour tout le monde »
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Stella Calloni, journaliste argentine et Benjamín Herrera, expert international se sont rencontrés ce lundi dans la condamnation de l’intervention en Libye des puissances européennes et des Etats-Unis - à travers l’Alliance Atlantique (OTAN-NATO) - pour s’approprier des ressources stratégiques du pays nord-africain ; tout en dénonçant en parallèle les dangers d’une ère post-Kadhafi sous le commandement du mystérieux Conseil national de Transition (CNT)
« Le président (Barack) Obama reconnaissait (au début de 2011) dans le New York Times qu’il avait envoyé des gens de la CIA pour se mettre en contact avec des opposants en Libye et ensuite annoncer la nouvelle (de l’invasion - blocus aérien) et nombreux savent que des mercenaires sont arrivés en armes depuis l’Égypte (...) c’est une histoire complexe » a condamné Calloni en référence aux plans prémédités de renverser le leader libyen Mouammar Al Kadhafi pour s’emparer des hydrocarbures de ce pays.
Calloni a ajouté que l’intervention des Nations Unies s’est caractérisée par « une résolution (1973) qui a été prise très hâtivement sans étudier la situation (des plaintes de violations présumées de DDHH). De plus. Nous avons un premier mouvement (« opposant ») qui est un mélange de mouvements mercenaires qui génèrent toute cette action (déstabilisatrice) ».
La journaliste argentine a souligné que « on sait aussi que (le président français, Nicolas) Sarkozy, l’intelligence française, britannique et israélienne ont participé à amener cette situation (de collapsus) c’est comme si on permettait qu’un foyer soit créé pour des troupes étrangères et que immédiatement après l’OTAN prend la décision de bombarder » avec l’excuse de protéger les civils.
Calloni croise ces accusations avec des déclarations de diplomates « Russes, chinois, Turcs qui ont dit que les bombardements de la part de Khadafi contre la population n’ont pas eixsté, mais ce que nous avons vraiment vu depuis la mi- mars c’est l’OTAN bombardant, si c’est une façon de se libérer je ne crois pas en ce type de rebelles, nous devons asseoir une position face à cette situation très sérieuse ».
En même temps, la journaliste a dénoncé « la double morale » du système international puisque les Etats-Unis sont « une menace (...) cela montre que les Etats-Unis peuvent faire ce qu’ils veulent dans le monde, c’est très clair, maintenant nous avons cela (la Libye) avec la Cour Pénale Internationale (CPI) disposée à prendre des sanctions ; Luis Moreno Ocampo (juge de la CPI) n’a rien fait face au génocide en Afghanistan, ou en Irak, sur les prisons secrètes et les milliers de disparus (...) la double morale avec laquelle on manie le monde nous laisse sans défense ».
Absence d’opposition unie
Pour sa part, l’expert international Benjamín Herrera est d’accord avec l’exposé de Calloni et en plus il a ajouté, qu’il considère qu’ il existe un vrai mouvement de mécontentement d’opposants au Gouvernement de Kadhafi mais « le problème est que cette opposition est désunie, il me semble que le CNT est un parasol qui couvre une multiplicité de personnes très distinctes : Arabes, panarabistes, islamistes, des personnes liées à des affaires internationales ».
Il a ajouté que l’on ne peut pas comparer la Révolution supposée des combattants du CNT avec ce que s’est passé en Égypte, en Tunisie ou à Bahreïn « puisque le cas est qu’ici il y a eu une intervention massive de la part des puissances occidentales et qu’ils vont disposer des appuis offerts pour battre Kadhafi (...) sous la protection militaire de l’OTAN et il faut accepter la réalité parce que cela implique l’accès à des ressources fondamentales et stratégiques du monde d’aujourd’hui ».
Devant ces arguments, Calloni a souligné que, après avoir étudié l’histoire de la politique internationale des Etats-Unis, on remarque « une méthodologie de mercenaires étrangers « comme quand ils ont essayé de créer (déstabilisation) en Bolivie (...) dans le Croissant (...) les Etats-Unis ont fait plusieurs fois preuves et (ont démontré) que l’on peut bombarder un pays durant autant de mois et ainsi il est très facile de gagner, il n’y a pas (dans l’histoire) des rebelles qui ont gagné avec des puissances étrangères bombardant leur propre pays, ceci c’est un danger pour tout le monde ».
TéléSur. Caracas, 23 août 2011.
Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
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El Correo. Paris, 23 août 2011.