Accueil > Les Brèves > La dictature chilienne devant la justice à Paris : un procès historique
Demain 8 décembre débute à Paris le procès de la dictature chilienne, treize militaires chiliens et un argentin sont accusés de la disparition de quatre français dont Alphonse Chanfreau, leader étudiant MIR chilien (Movimiento de Izquierda Revolucionario), Georges Klein, conseiller de Salvador Allende, le prêtre Etienne Pesle, et Jean Yves Claudet , lui aussi militant du MIR, séquestrés entre 1973 et 1975 à Santiago, Temico et aussi Buenos Aires.
Certes les accusés ne seront pas présents à l’audience , il n’en reste pas moins que ce procès à une valeur historique car il permettra de voir comment fonctionnait l’appareil de répression de Pinochet . « C’est le procès post-mortem de Pinochet »selon Me Thonon . L’ancien dictateur chilien fait partie des quatre autres suspects qui étaient poursuivis dans cette affaire mais qui sont décédés avant l’ouverture du procès. Ce procès a donc un caractère exceptionnel.
Du coté des familles des victimes, pour les avocats –Sophie Thonon et William Bourdon, avant d’en arriver là , le chemin fut long : L’instruction fut initiée par le juge Le Loire aboutissant à la mise en accusation par la Juge Sophie Clement en févier 2007.
Les accusés sont poursuivis pour séquestration et torture suivie de disparition. Il y a notamment Manuel Contreras Sepúlveda,ex chef de la , Hernán Julio Brady Roche, ex commandant en chef de la région de Santiago, l’argentin José Osvaldo Riveiro, affecté a la DINA, Luis Joaquín Ramírez Pineda, ex commissaire du camp de Tacna ;
Une bonne partie de ces militaires impliqués sont libres et pas poursuivis au Chili. S’ils sont condamnés, certes, ils ne risquent pas l’extradition. Mais "le Chili sera leur prison", a noté Me Thonon. "Dès qu’ils seront tentés de traverser une frontière, ils seront arrêtés".
El Correo, le 7 décembre 2010