Accueil > Argentine > Économie > Hydrocarbures > La crise énergétique argentine entame la reprise économique du pays
Por El Correo
21 de mayo del 2004
La pénurie énergétique que connaît actuellement l’Argentine commencerait à avoir un impact sur
la production industrielle du pays. En effet celle-ci a chuté de 3,9% en avril, par rapport à son niveau de mars selon les chiffres diffusés récemment par l’institut statistique public INDEC.
Certes en glissement annuel, l’activité industrielle reste en progression de 9,4%. Sur les quatre premiers mois de l’année, elle est en hausse de 12,8%, toujours par rapport à la période comparable de 2003, a précisé l’organisme. D’ailleurs, le ministre de l’Economie Roberto Lavagna a reconnu, il y a quelques jours, que la crise énergétique allait affecter négativement la croissance du pays. "La crise va avoir un certain impact, cela ne fait aucun doute. Cela va probablement se refléter dans les indicateurs de mai. Mais le taux de croissance de cette année sera de 5,5%", avait pronostiqué le ministre.
On comprend alors toute l’importance de l’initiative prise par le gouvernement argentin concernant la création d’une société pétrolière publique, ENARSA ( voir El Correo Une intitiative sudaméricaine pour le pétrole). Il a d’ailleurs proposé à certains de ses voisins d’étendre cette démarche au niveau régional.
Il s’agit pour le gouvernement argentin de reprendre de façon urgente la main dans ce domaine, et de ne plus subir la pression de compagnies pivées étrangères comme Repsol ou EDF en matière de régulation du marché, alors que l’Argentine possède d’importantes réserves d’énergie.
La nouvelle compagnie pétrolière publique sera dotée d’un capital initial "d’environ" 200 millions de pesos (58 millions d’euros) et son futur président serait Exequiel Espinosa, un ancien cadre de la compagnie pétrolière Repsol-YPF et actuel responsable des hydrocarbures de la province de Chubut (sud de l’Argentine), a souligné que les ambitions d’ENARSA étaient "amples" : Les attributions de l’entreprise "embrassent tout ce qui est pétrole, les hydrocarbures, la partie électrique, les infrastructures, ainsi que toutes ces énergies alternatives qui pourraient entrer en compte à l’avenir dans des zones déterminées du pays", a t-il expliqué.
En matière de pétrole cette société travaillera tant sur l’exploration que sur la distribution. Le gouvernement a par ailleurs décidé de relever la taxe existante sur l’exportation de produits pétroliers. Cette taxe pourrait rapporter à l’Etat 240 millions de dollars par an, selon l’estimation du secrétaire à l’Energie Daniel Cameron. La hausse du pétrole brut profite aux entreprises exportatrices, mais les groupes pétroliers considèrent inévitable une hausse des carburants, dont les prix ont été gelés il y a 16 mois à 28,50 dollars par baril de brut après un accord entre entreprises productrices et raffineries, à l’instigation du gouvernement.
Selon le ministre de la Planification fédérale Julio de Vido, le projet de loi portant création d’ENARSA est prêt et sera soumis très bientôt au Congrès. "M. de Vido a souligné que la nouvelle société sera autorisée à participer à l’ensemble de la filière électrique, y compris "pour faire concurrence à Edenor (groupe EdF) et Edesur sur le marché des particuliers" dont la réputation est entachée avec l’apparition d’une pénurie de courant qui menace la reprise économique. En effet ces dernières semaines l’Argentine a du se tourner vers ses voisins pour trouver des sources d’approvisonement complémentaires.