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De nos jours, en Occident, les journalistes n’écrivent sur le Venezuela que lors d’élections présidentielles ou d’une agression comme celle des États-Unis. Bien sûr, un(e) journaliste ou un(e) universitaire qui s’écarterait du discours dominant serait réputé étrange, fou, et mettrait sa carrière et ses ambitions en danger. Personne ne peut prendre le risque de poser de questions « différentes ». Celles où les réponses ne seraient pas dans les questions.
On présentera comme information que « Trump veut le pétrole, le narcotrafic est un prétexte » alors qu’il a dès son premier mandat, expliqué en long et en large sa volonté de faire main basse sur ces ressources. Il l’a tellement répété qu’on peut se demander s’il ne s’agit pas d’occulter une raison au moins aussi importante :
En Occident, jamais la presse dite de gauche ne s’est intéressée aux mille visages de la démocratie participative qu’est, fondamentalement, la Révolution bolivarienne. Elle s’est cantonnée au service minimum, conformiste – parler d’un « un nouveau train de sanctions », d’une « crise qui n’en finit pas », etc… Faire plus l’obligerait à sortir de sa zone de confort, à rappeler les origines idéologiques de la gauche : les communes, les autogouvernements populaires, le contrôle des moyens de production, la libération du temps de la vie face au temps du travail… bref, à rappeler le besoin de révolution.
En Occident, la gauche reste infiniment timide voire incapable de refonder radicalement l’idée de la communication. Pour qui ? pour quoi ? comment ?… car c’est bien sûr dans le mode de production de l’information que réside la véritable idéologie. Elle reste tout aussi incapable, depuis les années 80, de démocratiser sa propriété, préférant jouer à la marge, sans jamais lui donner la même puissance que les grands empires médiatiques que le capitalisme a su construire et qui font pression ensemble pour que la « dictature » du Venezuela soit envahie. Pour l’heure, convertie par ses « conseillers en com », la gauche semble incapable de se libérer du pouvoir médiatique. Peut-être finira-t-elle par disparaître dans son impuissance.
D’ici là, que ce soit sur le Venezuela ou sur n’importe quel autre thème, nous continuerons à perdre notre temps à nous défendre, au lieu de parler de ce que nous faisons ou rêvons de faire.
Mais notre rêve est intact. Il est possible de changer la vie. Un jour, grâce aux nouveaux médias en train de naître dans le Sud global, il sera possible de dialoguer avec un(e) journaliste sur ce que les citoyen(ne)s du monde pourraient juger plus utile que l’immédiateté : la construction quotidienne et multiforme des mécanismes de démocratie directe au Venezuela, depuis 25 ans.
Thierry Deronne* pour Venezuela Info
Titre original : « La réponse de la révolution bolivarienne à Trump : créer l’État communal. »
Venezuela Info. Caracas, le 17 décembre 2025.