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Le comité de surveillance interne de l’Union européenne a ouvert une enquête sur Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, suite à une plainte pour conflit d’intérêts, a annoncé une porte-parole de l’institution hier (30 juillet).
L’Observatoire de l’Europe industrielle [ Corporate Europe Observatory (CEO)], qui surveille les activités de lobbying ayant pour cible l’Union européenne, a accusé M. Draghi de ne pas être totalement indépendant en raison de son appartenance à un forum international de dirigeants du secteur financier public et privé, le « Groupe de Trente »
(G30).
« Nous avons reçu une plainte et avons envoyé une lettre à la BCE », a déclaré Gundi Gadesmann, la porte-parole du médiateur de l’UE, Nikiforos Diamandouros. « Nous attendons une réponse. »
La BCE a jusque fin octobre pour répondre, a-t-elle précisé.
Une porte-parole de la BCE a confirmé que la banque avait été prévenue par le médiateur et qu’elle répondrait avant la date butoir. Elle a rejeté les accusations de conflits d’intérêts.
Le CEO a expliqué que les activités de M. Draghi au sein du G30 contrevenaient aux règles éthiques de la BCE.
« M. Draghi entretiendrait des relations étroites avec ce groupe et participerait à des réunions à huis clos », a déclaré le CEO le mois dernier.
« [Le G30] présente toutes les caractéristiques d’un véhicule de lobbying pour les grandes banques internationales privées et le président de la Banque centrale européenne ne devrait pas pouvoir en être membre en raison des risques que cela comporte pour son indépendance », a expliqué l’organisation.
Dirigé par l’ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet, le G30 regroupe d’influents régulateurs, directeurs financiers et universitaires. L’ancien président de la Réserve Fédérale des Etats-Unis, Paul Volcker, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney et le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn Kingsont membres également.
M. Draghi est pressé par le temps et s’apprête à vivre une semaine mouvementée avec la réunion des décideurs de la BCE qui discuteront de différents moyens pour enrayer la crise de la dette dans la zone euro.
Il a déclaré la semaine dernière que la banque serait prête à faire ce qu’il faudrait pour sauver l’euro, dans le cadre de son mandat. La banque centrale allemande continue toutefois de s’opposer aux diverses solutions proposées, car elle craint des pressions inflationnistes et que les gouvernements assouplissent leurs mesures d’austérité budgétaire.
Les observateurs et les décideurs politiques pensent que l’UE devra élaborer un plan pour enrayer la crise et sauver l’euro au plus tard en septembre, un mois lors duquel de nombreux événements, décisions et dates butoirs sont attendus.
EuroActiv. 31 juillet 2012.