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5 de diciembre de 2007

« Il n’y-a pas de ’Troisième Voie’ dans l’Amérique Latine actuelle » Tariq Alí.

por Tariq Ali *

 

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L’auteur britannique d’origine pakistanaise a défendu le mouvement bolivarien latinoaméricain comme l’alternative au Consensus de Washington, incarné par les dirigeants qui présentent des positions critiques.

En Amérique Latine il n’y a pas de « troisième voie » entre ceux qui soutiennent les Etats-Unis et sa politique hégémonique et ceux qui croient qu’un monde multipolaire, libre de l’impérialisme étasunien, est possible.

Telle fut la position de l’auteur britannique d’origine pakistanaise, lors d’une conférence de presse donnée à Mexico vendredi dernier, dans le cadre de la XXI Foire Internationale du Livre de Guadalajara (FIL).

« Il y a quelques présidents comme Lula au Brésil et Bachelet au Chili qui feignent en avoir une [troisième voie] mais ce n’est pas vrai », a ajouté Ali, qui a disqualifié le système économique du Chili, parce que c’est encore celui de « l’ère Pinochet ».

Tariq Ali a défendu le mouvement bolivarien latino-américain comme une alternative au Consensus de Washington, incarné par les dirigeants qui présentent des positions critiques.

« Evo Morales, Hugo Chavez et Rafael Correa sont chacun différents. Cela pour moi montre la diversité du mouvement bolivarien », a-t-il indiqué.

« C’est un continent où il y a des débats et des discussions. Rien de ceci ne se produirait sans le mouvement bolivarien au Venezuela, Bolivie et Équateur », a t-il assuré.

Il a fait l’éloge du président du Venezuela, Hugo Chavez, pour son courage politique et sa « solidité », en considérant qu’il a entrepris des réformes sociales dans son pays « qui ont profité aux pauvres », et il a souligné le fait que le mandataire vénézuélien ait pris le pouvoir « démocratiquement et depuis le bas ».

L’auteur de l’essai « Piratas del Caribe » (Luxembourg, 2007) a attaqué les politiques de Washington, en particulier la pression qu’a effectuée il y a quelques jours le Gouvernement des Etats-Unis dans le processus de médiation de Chavez avec les Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie (FARC), à la recherche d’un accord humanitaire.

« Washington a mis beaucoup de pression sur [le président de la Colombie, Álvaro] Uribe pour qu’il n’y ait rien qui puisse rehausser l’image de Chavez. C’est pourquoi il a retiré l’offre [de médiation]. Ceci a créé une grave brèche entre les deux pays, les ambassadeurs ont été rappelés. Chavez est très fâché », a indiqué l’auteur britannique.

« Calderon est un homme du Consensus de Washington »

Alí a aussi parlé du Mexique pour indiquer que si les dernières élections n’avaient pas été gagnes par le conservateur Felipe Calderon, ce pays « aurait été plus indépendant des Etats-Unis qu’il l’est aujourd’hui ».

Calderon « est un homme du Consensus de Washington. Il a gagné l’élection parce qu’il soutient cette idée. Il se comportera comme [son prédécesseur, Vicente] Fox et les chefs du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) » prédit-il.

Du zapatisme, apparu en 1994 dans l’état méridional du Chiapas, il a dit qu’en son temps il a été « très important », mais qu’aujourd’hui il est usé.

« Je crois que comme mouvement et idée, le zapatisme a été dépassé par ce qui se passe dans d’autres parties d’Amérique Latine. On ne peut pas s’isoler de la politique,il faut s’engager même si tes mains se salissent un peu. Et la seule manière de changer quelque chose c’est en prenant le pouvoir ", a t-il ajouté.

« Censure inacceptable du roman du Gabo en Iran »

Dans ses déclarations, Tariq Ali a aussi considéré « malheureuse » la récente décision de l’Iran de censurer le roman «Mémoire de mes putains tristes» (2004), du prix Nobel de Littérature colombien Gabriel García Márquez.

« Il est inacceptable. C’est un romancier très populaire en Iran et dans le monde arabe. Tous ses livres se lisent », a -t-il indiqué.

« Ne pas publier son roman parce qu’on n’aime pas son titre est une folie, stupide et contre-indiquée », a abondé l’auteur de «Quintet de l’Islam».

« Ce qui va arriver, c’est que des copies pirate du livre vont circuler et davantage de gens vont le lire que s’il avait été publié de manière classique. Nous ne pouvons pas contrôler la littérature de cette manière, comme l’a découvert l’Union Soviétique après de nombreuses années », a t-il ajouté.

L’œuvre, qui raconte l’histoire d’un journaliste qui à 90 ans est tombé amoureux d’un jeune fille de 14 ans, en même temps qu’il rappelle les relations qu’il a précédemment maintenu avec des prostituées, a été traduite en farsi et est sorti en vente à la fin d’octobre, mais les autorités iraniennes n’ont pas permis sa réédition.

TeleSUR. Depuis le Mexique, Guadalajara le 2 décembre 2007.

Tariq Ali est né à Lahore, ancienne colonie britannique en Inde, en 1943. Il fait ses études au Pakistan puis à Oxford. Son combat contre la dictature militaire pakistanaise le contraint à s’exiler en Grande-Bretagne, où il devient à la fin des années 1960, une des figures de l’extrême gauche. D’abord auteur d’essais historiques et politiques (« Le Choc des intégrismes » est paru en français chez Textuel en 2002), il est aussi romancier, à la façon de Sartre, avec deux cycles à son actif : « La Trilogie de la chute du communisme » et « Le Quintet de l’islam». Editeur à la « New Left Review », Tariq Ali écrit pour le théâtre, des scénarios pour la télévision et le cinéma. Il est traduit dans le monde entier.

Traductions de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi

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