III Sommet des Peuples
Une intégration régionale différente

Par Eduardo Tagliaferro
Pàgina 12. Mar del Plata, 3 novembre 2005

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La grande quantité de sujets, les diverses positions des intervenants des quelque 140 ateliers, n’ont pas été un plus grand obstacle pour que les organisateurs du Sommet des Peuples parviennent à un document commun, dont la lecture en assemblée a marqué la fin de la manifestation qui, en plus d’essayer "de construire des alternatives", a rejeté le IV eme Sommet des Amériques. Cela fut le prologue au rejet à la venue de George W Bush, alors qu’aujourd’hui on attend que le grand stade de Mar del Plata déborde et que les rues de Mar del Plata et d’autres villes de l’Argentine soient remplies de manifestants. En appui à ces journées de mobilisation, la Centrale de Travailleurs Argentins a convoqué pour aujourd’hui une grève nationale avec abandon des lieux de travail.

Après un rappel historique des sommets précédents, et du contexte dans le quel se tient la rencontre de 34 délégations présidentielles, le Sommet des Peuples, a condamné en dix points l’ALCA et les politiques qui sont attachées.

Les personnes chargées de présenter devant l’Assemblée les conclusions des principaux ateliers, qui depuis mardi se sont tenus, sont montées sur la scène du stade couvert de Mar del Plata. Un stade qui débordait. Après avoir rappelé comme un succès, le fait qu’au 1er janvier dernier la zone de libre Commerce n’a pas pu se mettre en place comme l’administration américaine le prévoyait à l’origine, le document du Sommet des Peuples indique que "toutefois les Etats-Unis ne cessent dans leur stratégie d’affirmer leur hégémonie sur le continent au moyen de traités de libre commerce bilatéraux ou régionaux, comme celui qui par une marge étroite a été approuvé par l’Amérique Centrale et celui qu’ils cherchent à imposer maintenant aux pays andins".

Le document, intitulé "Est nécessaire et possible une intégration depuis et pour les peuples", condamne que l’administration américaine, "avec ses gouvernements assujettis, vient à Mar del Plata avec la prétention de ressusciter le cadavre de l’ALCA, quand les peuples ont clairement exprimé leur rejet à une intégration subordonnée aux Etats-Unis".

Prenant note des difficultés que le Sommet des Amériques a connu dans la rédaction de son document final, le Sommet des Peuples souligne que "dans la déclaration officielle examinée par les gouvernements, il existe une réelle menace que puissent passer, même nuancées, les pires intentions des Etats-Unis". On risque même que la déclaration des délégations présidentielles "perpétue un modèle qui a rendu chaque fois plus misérable et injuste notre continent qui possède la pire distribution de richesse du monde". Les 10 points qui forment la déclaration sont le produit des rencontres dans les Forums sur la Justice, l’Éducation et la Santé. A ces rencontres ont pris part des mouvements sociaux, politiques, délégations de peuples indiens, groupes qui ont avancé sur les questions des femmes, parmi beaucoup d’autres points.

Quelques unes des principales déclarations indiquent :

– "Les négociations pour créer une zone de libre Commerce doivent être suspendues immédiatement et définitivement, même chose pour tout traité de libre commerce bilatéral ou régional".

– "Tout accord entre les nations doit être fait à partir... du respect des droits humains, la dimension sociale, le respect à la souveraineté, la complémentarité, la coopération, la solidarité, la considération des asymétries économiques en favorisant les pays moins développés".

– "Nous nous engageons à favoriser et promouvoir des processus alternatifs d’intégration comme la Alternative Bolivarienne des Amériques (Alba)".

– "Il faut annuler toute la dette externe illégitime, injuste et impayable du Sud. Nous nous assumons comme créanciers pour percevoir la dette sociale, écologique et historique avec nos peuples ".

– "Nous assumons la lutte de nos peuples pour la distribution équitable de la richesse, avec un travail digne et de la justice sociale, pour déraciner la pauvreté, le chômage et l’exclusion sociale".

– "Nous rejetons énergiquement la militarisation du continent promue par l’empire du Nord. Nous dénonçons la doctrine de ce qu’on appelle la coopération pour la sécurité du continent comme un mécanisme de répression des luttes populaires. Nous rejetons la présence de troupes des Etats-Unis sur notre continent ".

– "Nous condamnons l’immoralité du gouvernement des Etats-Unis, qui parle de combattre le terrorisme tout en protège le terroriste Posada Carriles et maintient en prison cinq patriotes cubains. Nous exigeons leur liberté immédiate ".