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Par Daniel Trotta
Reuters. New York. 23 janvier 2009. -
La zone euro n’est pas prête de sortir de la récession, selon une série d’indicateurs macro-économiques publiés vendredi, alors qu’aux Etats-Unis, le président Barack Obama travaille sur son plan de relance dont il espère qu’il sera approuvé d’ici la mi-février.
La Grande-Bretagne est officiellement entrée en récession lors du quatrième trimestre 2008 pour la première fois depuis 1991 et, avec un recul de 1,5% au quatrième trimestre, la contraction du PIB est la plus marquée qui ait été observée depuis 1980.
Dans la zone euro, l’activité manufacturière et celle des services dans la zone euro s’est contractée un peu moins que prévu en janvier, mais cela ne signifie pas pour autant une sortie de récession en vue, selon l’indice des directeurs d’achats.
Le chômage a ainsi bondi de 13,9% au quatrième trimestre, en Espagne, à son plus haut niveau depuis neuf ans.
"Les mesures radicales de la Banque centrale européenne et celles prises par nombre d’Etats européens ont apparemment contenu la perte de confiance des acteurs du secteur privé. Mais il est trop tôt pour parler du début d’une remontée, les indices PMI sont toujours très nettement dans le rouge", a estimé Carsten Brzeski, économiste chez ING.
Le nouveau recul de l’activité devrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à baisser une nouvelle fois ses taux d’intérêt, d’autant que les signes confirmant le très net recul des tensions inflationnistes devraient se multiplier.
La crise continue à faire des ravages dans nombre de secteurs, à l’image du dépôt de bilan du fabricant de mémoires Qimonda, de la première perte trimestrielle du géant de l’électronique Samsung ou encore de l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft, qui a revu en baisse ses objectifs 2008-2009.
Sous le coup de cette avalanche de mauvaises nouvelles, l’ensemble des places financières reculent.
RELANCE : OBAMA ESPÈRE ÊTRE DANS LES TEMPS
Au Japon, l’indice Nikkei a fini en recul de 3,8% tandis qu’en Europe, les Bourses ont terminé dans le rouge pour la douzième fois en treize séances en raison notamment des craintes persistantes sur le secteur bancaire.
La banque britannique Barclays a chuté de plus de 13%, sa neuvième séance de baisse consécutive, le marché redoutant toujours une recapitalisation ou une nationalisation pure et simple, malgré le ton rassurant de son principal dirigeant.
Toyota, le premier constructeur mondial qui s’achemine vers la première perte opérationnelle de son histoire, pourrait par ailleurs annoncer ce mois-ci 1.000 suppressions de postes en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, selon la presse japonaise.
Les valeurs américaines poursuivaient leur repli, le Dow Jones peinant à se maintenir au-dessus du seuil symbolique des 8.000 points.
General Electric perdait plus de 7% dans l’après-midi à New York après avoir annoncé une baisse de 44% de son bénéfice trimestriel. Ce résultat est certes conformes aux attentes, mais GE, considéré comme un baromètre du marché compte tenu de sa présence dans de multiples secteurs, a dit s’attendre à une année 2009 très difficile.
"Nous traversons une crise économique sans précédent à laquelle il faut répondre, et rapidement", a réaffirmé le président américain Barack Obama aux journalistes alors qu’il recevait les dirigeants parlementaires des deux partis à la Maison blanche.
Il a indiqué qu’il semblait être "dans les temps" pour obtenir d’ici à la mi-février l’approbation de son plan de relance économique de 825 milliards de dollars, tout en notant qu’il restait à aplanir quelques divergences de vues.
"Je reconnais qu’il y a encore quelques divergences autour de la table, ainsi qu’entre l’administration et les membres du Congrès, sur certains détails du plan", a-t-il dit.
Il a cependant ajouté : "Il semble que nous soyons dans les temps pour atteindre notre (objectif du) week-end du Jour des présidents."
Le "Presidents’ Day" ou "Washington’s Birthday", célébré le troisième lundi de février en mémoire des chefs de l’Etat fédéral américain, tombe cette année le 16 février.
Version française Benoît Van Overstraeten et Gwénaëlle Barzic