Accueil > Les Cousins > Bolivie > Evo Morales promet une hausse d’au moins 50% du salaire minimum
Le président bolivien Evo Morales a promis samedi une hausse de près de 50 % du salaire minimum dans la fonction publique, pour le porter d’environ 55 dollars à 82 dollars, devant une assemblée paysanne de la prospère région de Santa Cruz.
Par l’Agence France-Presse
La Paz, Le samedi 18 mars 2006
Il s’agit de la plus forte augmentation - le minimum passera de 440 boliviens à 660 boliviens - des 50 dernières années mais M. Morales a estimé que c’était encore peu par rapport à ce qu’il souhaite.
« Je ne veux pas seulement 50 %. Le salaire minimum devrait être de 880 boliviens (110 dollars) », soit le double de l’actuel, a-t-il déclaré, souhaitant que « ses ministres économiques fassent un effort ».
Selon M. Morales, un doublement du minimum actuel est possible si la justice accélère les procédures engagées à l’encontre de firmes pétrolières étrangères pour récupérer des dettes fiscales devant rapporter 40 millions de dollars.
L’annonce de M. Morales a provoqué l’émoi des entrepreneurs de la région de Santa Cruz. « Le risque c’est qu’ils (les dirigeants du pays) n’aient pas cet argent et que pour financer ces dépenses, ils fassent fonctionner la planche à billets », a critiqué Roberto Mustafa, un chef d’entreprise.
L’analyste indépendant Armando Mendez s’est inquiété de l’impact sur le secteur privé « qui sera soumis à des pressions très fortes pour augmenter les salaires, ce qui peut occasionner de l’inflation ».
En outre, « le gouvernement devra accroître ses dépenses publiques et comme il ne peut pas les financer, il devra creuser le déficit budgétaire qui est pour le moment bien maîtrisé », a averti l’expert interviewé par le journal La Razon.
La puissante centrale ouvrière COB s’est réjouie de la décision de M. Morales mais l’a appelé à honorer sa promesse électorale de porter le salaire minimum à 1500 boliviens (environ 190 dollars).