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22 janvier 2006

Evo Morales intronisé à Tiwanaku « chef suprême des indiens » des Andes

 

Pieds nus, vêtu d’un poncho rouge et ceint d’une couronne de fleurs blanches, le président élu de Bolivie Evo Morales a été intronisé samedi "chef suprême des indiens" des Andes par les prêtres du soleil aymaras sur le site des ruines pré-incas de Tiwanaku.

Par Gilles Bertin
AFP
. Tiwanaku. Bolivie, Le samedi 21 janvier 2006

Quatre prêtres du soleil ont célébré une cérémonie mythique destinée à transmettre au futur chef de l’Etat, issu de l’ethnie aymara majoritaire en Bolivie, une "énergie positive" et des "pouvoirs telluriques et spitituels" pour l’aider à accomplir son mandat présidentiel de cinq ans.

"El Evo", comme l’appellent familièrement les indiens aymaras, a été salué à son arrivée à Tiwanaku par des milliers de paysans qui scandaient "vive Evo" et "Uka jacha uru jutasjiway" ("le grand jour est arrivé" en aymara).

De nombreux paysans, mastiquant la coca, petite feuille revigorante des Andes, brandissaient des "wipalas", drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel représentant les ethnies de la Bolivie, avec 9 millions d’habitants un des pays les plus pauvres du continent.

Bravant un froid vif venant du lac Titicaca tout proche, ils étaient venus très tôt, à pied, en charrette ou en autobus pour assister à la cérémonie.

Cette cérémonie indienne traditionelle et mythique, à laquelle n’avait jusqu’ici participé aucun des 65 présidents blancs ou métis qui ont gouverné la Bolivie, avait commencé samedi à 16H30 GMT en présence de 20.000 paysans de l’Altiplano dans un temple de l’ancienne cité de Tiwanacu (70 km de La Paz), située à 3.860 mètres d’altitude.

Officiellement, Evo Morales prêtera serment dimanche au parlement à La Paz en présence de dix présidents latino-américains, dont le vénézuélien Hugo Chavez, l’argentin Nestor Kirchner et le brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, et d’une centaine d’invités de marque.

Le futur président, fils de paysans pauvres de l’Altiplano bolivien où il fut gardien de lamas, a été couronné du légendaire "unco", un bonnet à quatre pointes, et a reçu des mains d’un "amauta", prêtre du soleil et sage aymara de renom, un "transfert de pouvoirs télluriques et spirituels".

Dans le temple dédié au culte solaire de Kalasasaya, des "yatiris" (chamanes) ont purifié Evo Morales avant de lui remettre le bâton de commandement forgé de septs métaux et serti de pierres précieuses, symbole suprême de ses pouvoirs sur les peuples andins.

Le bâton est surmonté de deux têtes de condors représentant l’autorité hiérarchique sur les peuples indiens pasteurs de lamas de l’ouest de la Bolivie, du sud du Pérou et du nord du Chili.

Pour recevoir ses pouvoirs traditionnels, Evo Morales a gravi lentement les marches menant à la vieille pyramide, toujours pieds nus pour garder le contact avec la Pachamama (la terre nourricière).

La cérémonie est suivie d’un banquet disposé sur une toile à même le sol, où les invités dégustent un "aptaphi", un plat comportant du fromage, de la viande de lama et différentes sortes de pommes de terre cultivées dans les Andes.

Evo Morales devait ensuite regagner rapidement La Paz pour accueillir ses premiers invités présidentiels qui assisteront dimanche au parlement à sa prise de fonction officielle.

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