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El Correo, 29 mars 2004
La crise énergétique s’aggrave en Argentine, menaçant la vigoureuse reprise économique en cours et le pays pourrait renouer à partir de la semaine prochaine avec les coupures de courant généralisées.
L’Argentine paie le prix de la stagnation de sa production de gaz naturel, qui sert à alimenter les centrales thermiques mais aussi l’un des plus important parc automobile au monde fonctionnant au gaz naturel comprimé (GNC).
La sécheresse qui sévit dans une bonne part du pays vient compliquer les choses en réduisant le rendement des barrages. Et l’une des deux centrales nucléaires du pays doit être arrêtée, pour des travaux de maintenance programmés.
Les autorités argentines estiment qu’il manque à l’heure actuelle 5 millions de m3 de gaz, soit environ 6% de la consommation du pays.
Le président Nestor Kirchner a pointé du doigt les entreprises productrices de gaz d’être à l’origine de la crise, de par leur refus d’investir. "Ils viennent nous dire qu’il ne va pas y avoir d’énergie, mais les producteurs de gaz ne font plus d’investissements depuis 1996", a-t-il critiqué.
Les grandes entreprises multinationales qui dominent le marché argentin du gaz, comme Repsol-YPF, Total et Petrobras, ne semblent pas prêtes à investir dans la recherche de nouveaux gisements. Pour faire face à la crise, Buenos Aires a décidé restreindre ses exportations de gaz. Un décret, paru vendredi au Bulletin officiel, "suspend, à partir de l’entrée en vigueur de la présente résolution, l’exportation des excédents de gaz naturels qui pourraient être utiles à l’approvisionnement du marché intérieur". Mesure qui vise en premier le voisin chilien dont 40% de l’ électricité est produite à partir de gaz argentin.