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La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice poursuivait vendredi au Chili et au Salvador sa première tournée latino-américaine, alternant plaidoyers pour la démocratie et tractations pour sortir de l’impasse sur le choix du prochain chef de l’Organisation des États Américains (OEA).
Christophe de Roquefeuil
Agence France-Presse, Santiago, Le jeudi 28 avril 2005
Après le Brésil et la Colombie, Mme Rice est arrivée jeudi après-midi à Santiago, d’où elle doit repartir vendredi pour le Salvador, dernière étape de ce périple destiné à relancer les relations avec cette partie du monde.
La chef de la diplomatie américaine s’est lancée jeudi soir dans un nouveau plaidoyer pour la consolidation de la démocratie en Amérique latine et ailleurs dans le monde, thème de prédilection du président George W. Bush pour tenter de corriger l’image d’un premier mandat altérée par la guerre en Irak.
« La réelle division du monde est entre les États qui s’engagent à respecter la liberté et ceux qui ne le font pas », a-t-elle déclaré dans une allocution devant la « communauté des démocraties », un forum réuni dans la capitale chilienne.
Ce groupe, créé par l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright, rassemble quelque 140 pays afin de servir d’instrument de concertation pour faire progresser les libertés. De précédentes réunions de ce type se sont tenues en 2000 à Varsovie et 2002 à Séoul.
Mme Rice a profité de l’occasion pour appeler à une profonde réforme de la Commission des droits de l’Homme de l’Onu, très critiquée pour avoir accueilli des pays comme la Chine ou le Zimbabwe. « Une action sérieuse en matière de droits de l’Homme ne peut venir que de pays qui respectent et protègent ces droits », a-t-elle déclaré.
La présence avec Mme Rice de nombreux ministres sud-américains pour cette conférence a donné lieu à multiples pourparlers autour du choix difficile du prochain secrétaire général de l’OEA.
Les deux candidats déclarés, le ministre des Affaires étrangères mexicain Luis Ernesto Derbez et le ministre de l’Intérieur chilien Jose Miguel Insulza, disposent chacun du soutien de 17 voix, alors que l’organisation pan-américaine doit se réunir lundi à Washington pour sortir de l’impasse.
M. Derbez a le soutien notamment de Washington et M. Insulza celui, entre autres, du Venezuela du président Hugo Chavez, bête noire des États-Unis en Amérique du Sud.
Mme Rice a fait l’éloge des deux candidats et réfuté que le clivage soit du « à des questions de personnalités ou d’idéologie », mais n’a pas donné d’indication sur une possible solution.
Le président chilien Ricardo Lagos a lui aussi estimé qu’il n’y avait pas de « confrontation idéologique » autour de ce choix.
Le nom du chef de la diplomatie canadienne Pierre Pettigrew comme possible candidat de compromis a été évoqué par la presse canadienne et par M. Derbez lui-même.
Mme Rice a par ailleurs semblé chercher mettre une sourdine aux querelles avec le président vénézuélien qui ont émaillé sa tournée, alors que M. Chavez se trouvait pourtant jeudi à Cuba pour relancer les liens avec Fidel Castro, ennemi juré des États-Unis.
Interrogée lors d’une conférence de presse, Mme Rice a évoqué les désaccords avec Caracas en termes généraux et n’a pas évoqué spécifiquement cette visite à La Havane.
Lors de son passage au Salvador Mme Rice entend saluer la transition démocratique dans ce pays longtemps éprouvé par la guerre civile. Le Salvador est également le seul pays latino-américain à avoir encore des troupes en Irak, après le retrait l’ean dernier du Honduras, du Nicaragua et de la République dominicaine.
Elle soit être de retour à Washington samedi.